BADMINTON

Par: (pas credité)


Les championnats de « badminton » ont commencé. Le jeu paraît rétro, mais après tout, il pourrait devenir à la mode, comme il l’a été, un peu, en France, dans les années 60. Son succès relatif avait coïncidé avec celui des maisons de campagne chez les cadres, fermettes normandes & Cie, et comme le terrain de tennis était trop onéreux à construire derrière les pommiers, on se rabattait sur le badminton : un filet planté dans le pré, deux raquettes et un volant... le tour est joué. Le nom est pourtant plus ancien que cela. On l’entend d’abord en 1873, aux Etablissements de bains de Badminton House, dans le Gloucesteshire. L’origine anglaise semble donc bien établie.

Pas si vite ! C’est comme le thé : rien de plus britannique et c’est pourtant un emprunt aux Indes. C’est d’ailleurs là que le jeu a été le plus en faveur, et qu’il est né, d’un croisement du « poona » malais et du « volant » français. Français ? Mais oui, Madame, c’est comme j’ai l’honneur de vous le dire : le volant est une vieille tradition française, même si Jean-Jacques Rousseau prétend que c’est un jeu de femmes... Déjà en 1611, on vous explique l’essentiel : « le volant est un petit tuyau farci de trous où l’on met des plumes, et dont on se sert pour jouer avec une palette ou une raquette ».

Vous voyez donc que ce genre de jeu pratique avec aisance l’aller-retour linguistique, comme le tennis d’ailleurs. Tout le monde sait que le nom de ce sport est emprunté au français « tenetz », exclamation traditionnelle au Jeu de Paume, lorsqu’on envoie la balle à son adversaire.

D’autres jeux proches de ceux-là ont aussi des histoires linguistiques originales et voyageuses, comme « ping-pong », onomatopée anglaise, dont on a faussement imaginé par la suite qu’elle avait une consonance extrême-orientale, sous prétexte que les Chinois excellent dans cette discipline. Il paraitrait que le jeu doit son nom à une chanson à la mode dans les music-halls londoniens de la moitié du XIXème siècle. En tout cas, même si le terme officiel est « tennis de table » (après une brève tentative de « tabular tennis »), il nous laisse le très français, et très étrange « pongiste ».

Le « pong-ball » a vécu, après un feu de paille dans les années 30-40 : tennis miniature, sur un terrain plus petit, avec un filet moins haut.

Mais le « squash » fait rage chez les jeunes urbains qui rêvent de le rester, et ne craignent pas l’accident cardio-vasculaire. Et là, l’onomatopée ne peut renier son origine anglaise (squash = écraser, presser).