KOPECK
Par: (pas credité)
Si le rouble chute, qu'en sera-t-il du kopeck ?
Peut-être résistera-t-il mieux dans l'imaginaire linguistique que sur le
marché des changes. En tout cas, c'est un équivalent fantaisiste et
pittoresque du sou, du liard ou du centime. Et c'est en effet la centième
partie du rouble.
S'il a ce succès, c'est qu'il "sonne" en français comme une amusante
représentation des langues slaves. Il n'est pas difficile à prononcer pour
un Français et sa prononciation est même assez jubilatoire : "kopeck ! Pas
un kopeck ! Ça ne vaut pas un kopeck ! Je n'ai pas un kopeck !".
Son origine est mystérieuse. Peut-être provient-il d'un ancien mot russe
signifiant "lance", car les premiers kopecks pourraient être des pièces
frappées à l'effigie du tsar Ivan le terrible, et le représentant armé
d'une lance.
Toujours est-il que le kopeck a sa place à côté des sous et des liards,
avec le même sens et la même fonction : un mot encore usuel dans la langue
d'aujourd'hui, et d'autant plus familier et facile d'utilisation que son
référent -l'objet auquel il renvoie- n'existe plus (ou si loin).
On entend donc dire parfois "ça ne vaut pas un liard, je n'ai pas un sou…".
Mais ce mot "sou" est bien plus riche en emplois : un sans-le-sou est un
pauvre et l'expression est à la limite du nom composé.
Et le petit nombre de sous évoque la pauvreté, le peu d'intérêt ou même la
petite qualité.
Un bijou d'un sou (la rime, d'après Verlaine : "Qui nous a forgé… ce bijou
d'un sou, qui sonne faux et creux sous la lime ?".) - l'Opéra de quat'sous
- 2 sous d'amour…