BRICOLAGE
Par: (pas credité)
Quel bonheur d'avoir un mari bricoleur… etc.
Bricoler, c'est faire de petits travaux plutôt accessoires, non
spécialisés, que tout le monde peut faire, (ou presque), pour réparer une
panne, aménager la maison. L'idée qui prime est celle de travail non
professionnel. Donc avec les moyens du bord, un outillage parfois
approximatif, et beaucoup d'imagination et de sens de la débrouille. Il
s'agit au départ de récupérer et de détourner outils et matériaux de leur
fonction première.
Dans son sens ancien, le verbe bricoler s'applique au
jeu de balle et de billard, à la chasse et à l'équitation, mais toujours
pour évoquer un mouvement incident : celui de la balle qui rebondit, du
chien qui divague, du cheval qui s'écarte de la ligne droite pour éviter un
obstacle, comme dit magnifiquement Lévi-Strauss. On comprend donc bien
comment on peut remonter à l'origine du mot : il vient de bricola, la
catapulte, et s'est dirigé vers deux sens dérivés :
La sangle du déménageur (à cause des cordes qui tendaient la catapulte).
L'idée de ricochet, donc de zigzag, et par là, d'incidence.
Mais le mot a eu d'autres emplois : des sous-entendus érotiques (bricoler
une fille) ; des futilités, des objets sans importance (j'ai acheté deux
trois bricoles… à rapprocher de babioles ? ). C'est en tout cas un mot à
tout faire, comme ce qu'il désigne.
Pourtant, si le mot est souvent positif, il peut être utilisé de façon
péjorative : un projet de loi bricolé évoque un projet fait à la va-vite,
et en même temps rafistolé, fait de pièces et de morceaux, sans unité.
Enfin, bricoler évoque une action de peu d'envergure, sans ambitions ni
moyens.