MASCARADE

Par: (pas credité)


"La mascarade Pinochet" : c’est le titre d’un éditorial récent du MONDE, qui souligne la jubilation cynique de l’ex-dictateur, beaucoup moins malade depuis qu’il est arrivé à Santiago.

A l’origine, une "mascarade" était un divertissement d’origine italienne : spectacle avec danses costumées et déclamations de poésie amoureuse, en particulier, sous Henri IV puis Louis XIII.

Aujourd’hui, le mot n’est plus employé qu’au sens figuré. Un procès, par exemple, qu’on appelle une "mascarade" n’est qu’une parodie de procès, qui singe un procès normal sans même essayer de donner le change. Le mot est donc chargé d’une certaine charge de grotesque, d’outrance, qui pourrait faire rire si les circonstances n’étaient pas dramatiques.

La "mascarade" vient du "masca" latin qui désigne un masque, mais surtout à l’origine un démon, un spectre, une sorcière. Et très tôt, l’idée de noirceur s’attache au personnage de la sorcière. Et les anciens déguisements consistaient à se noircir le visage. Ce qui explique que de "masca" dérive "mascara", cette couleur dont les femmes, souvent, ornent leurs cils. Et "maquillage", bien sûr, a suivi : le mot est de la même famille.

Terminons avec "Bas les masques !" interjection consacrée pour dire "assez d’hypocrisie, montrez-vous tels que vous êtes !"