CARTE
Par: (pas credité)
A Londres, s’ouvre le procès de 2 trafiquants et faux-monnayeurs modernes, qui fabriquaient de fausses cartes bancaires. Ces cartes ouvriraient-elles la porte du monde de demain ? Ce mot de carte, pourtant ancien, recouvre de nombreux emplois tout à fait contemporains.
Le mot vient d'un mot grec qui signifie au départ rouleau de papyrus. D’où vient ce mot grec ? Nul ne semble trop le savoir aujourd’hui, mais une carte, en français moderne, est essentiellement un rectangle de papier plus ou moins rigide (sauf dans le cas, où ce mot de carte désigne un plan, une représentation géographique).
C’est le sens de carte à jouer qui a donné naissance au maximum d’expressions figurées qui font apparaître le mot : brouiller les cartes (rendre une situation, a priori claire, difficile à comprendre en en modifiant la donne), le dessous des cartes (les enjeux cachés, secrets d’une situation), jouer cartes sur table (ne pas masquer ses intentions), jouer sa dernière carte (opérer son ultime manœuvre)…
Mais, tous ces emplois sont plutôt anciens, renvoient à des images et des pratiques anciennes. Et la carte a connu des avatars multiples en des périodes plus récentes, ou même tout à fait contemporaines.
La carte est d’abord un document officiel, qui souvent témoigne d’une qualité, et d’abord, de qui on est : c’est la carte d’identité. Cette carte, bien plus récente que tous les passeports ou sauf-conduits qui ne servaient qu’en cas de voyage, marque l’avènement d’une société bureaucratique, où le tampon, le timbre sont le signe nécessaire et suffisant de qui on est. Et ce tampon, qui donne son sens à tout document officiel, est comme une signature anonyme d’une administration souveraine.
La carte, imposée par l’administration sert donc à compter, recenser pour dominer. Cf la réglementation de la prostitution avec les filles en cartes, c’est-à-dire fichées.
Mais, si la carte est le signe de la soumission à l’administration, elle est souvent aussi le signe qu’on est quelque chose dans cette administration. Elle peut donc devenir symbole de droit, de devoir, de pouvoir: carte d’électeur, carte tricolore, carte de presse… une carte en impose, coupe les files et ouvre les portes. Et la carte est un symbole profondément laïque (Il a sa carte du Parti ; il a rendu sa carte, déchiré sa carte ; cérémonie de la reprise des cartes…).
La carte a également servi de support à toute une série d’objets technologiques. Voisinant dans le portefeuille avec la carte d’identité, les cartes contemporaines servent de passe-partout.
Pour payer d’abord, avec ce qu’on appelle – et c’est purement français – la carte bleue. Quand on est plus riche, elle est dorée, mais l’expression carte bleue, bien qu’en perte de vitesse, est toujours comprise et employée comme synonyme de carte bancaire. Les initiales, CB étant les mêmes, ça facilite. On dit souvent aussi carte de crédit, qui fait plus administratif.
Pour voyager en ville, on utilise une autre carte, l’orange, à la fois pendant de la carte bleue et nique à la carte grise qu’elle voulait éclipser de sa gaieté.