COORDONNIES

Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio

Y.AMAR : Mademoiselle, voudriez-vous me laisser vos coordonnées ?

E.LATTANZIO : Si vous me demandez cela, est-ce dans une optique de
travail ou avez-vous une visée plus personnelle ?

Y.AMAR : C'est pour le travail voyons ! Si je veux vous inviter à
dîner, je vous demanderai votre numéro de téléphone. Si je parle
de coordonnées, ça a une nuance plus professionnelle et même plus
administrative. Cela signifie que je veux votre numéro au bureau,
votre adresse de travail, le numéro de votre secrétariat si vous
en avez un ...pour vous joindre avec une arrière-pensée purement
professionnelle.

E.LATTANZIO : "Coordonnées" est donc un mot plutôt à la mode, dont
l'origine vient de l'algèbre. Ce sont les nombres qui permettent
de situer un point sur un repère orthonormé, c'est-à-dire deux
axes perpendiculaires, l'abcisse et l'ordonnée.

Y.AMAR : Ce sens-là date du 17ème siècle, mais au milieu du 20ème,
c'est l'argot des grandes écoles scientifiques qui, par
plaisanterie, l'a utilisé pour indiquer où l'on pouvait retrouver
quelqu'un.

E.LATTANZIO : Ce mot de coordonnées peut aussi faire penser à la
grammaire, les conjonctions de coordination relient deux éléments
symétriques : fromage et dessert ...

Y.AMAR : Fromage ou dessert. De même en gymnastique, on dit qu'il
faut coordonner ses mouvements.

E.LATTANZIO : De même de façon plus imagée, on trouve ce mot par
rapport à des actions abstraites, dans le discours politique par
exemple : en matière de politique de la ville, il faut coordonner
les diverses actions ministérielles, régionales et locales ...

Y.AMAR : Il y a donc une idée de contrôle et de synthèse.

E.LATTANZIO : Pour coordonner tout cela faut-il un coordonnateur
ou un coordinateur ? Les deux mots existent, pour désigner un
organisateur plus qu'un chef.

Y.AMAR : Et on retrouve cette idée dans le mot "coordination".
Pensez au mouvement des infirmières ou à la coordination
étudiante, lors des revendications universitaires d'il y a
quelques années ...

E.LATTANZIO : Il s'agit d'une volonté de coordonner des mouvements
spontanés, sans se mettre sous la tutelle d'organisations
politiques ou syndicales existantes.

Y.AMAR : C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le
Centre National de Documentation Pédagogique ...

E.LATTANZIO : ... et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.