CHARCUTERIE
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
Y.AMAR : Saucisson, boudin, andouille, pâté de tête ... E.LATTANZIO : Arrêtez tout de suite. J'ai compris : nous sommes chez le charcutier, étymologiquement celui qui vend de la chair cuite. Y.AMAR : Et en général de la chair de porc. Souvent de nos jours, le charcutier est associé au traiteur qui va préparer et vendre toutes sortes de plats cuisinés à emporter, à moins qu'il n'organise lui-même un grand repas. Mais là il est beaucoup plus traiteur que charcutier. E.LATTANZIO : Le charcutier se différencie du boucher, qui lui, vend de la viande fraîche, sans la cuire. Y.AMAR : On pourrait croire que ce nom de "boucher" vient de "bouche" ... Pas du tout. Au départ, il vient de la viande de bouc, voilà l'origine du mot. E.LATTANZIO : Revenons à notre charcutier. Au sens figuré, il a mauvaise réputation. C'est par exemple un mauvais chirurgien. Mais c'est plutôt le verbe "charcuter" qu'on emploie de façon péjorative. Un mauvais dentiste par exemple, peut vous charcuter les gencives. Mais attention ! on peut tout aussi bien charcuter un gigot ou un poulet si on le découpe mal. Y.AMAR : Très souvent le vocabulaire de la charcuterie est ancien en français. Et non seulement il est péjoratif, mais de plus, il est facilement injurieux. . E.LATTANZIO : "Va donc saucisse! Va donc andouille!". La première injure est plutôt physique, la seconde, plus intellectuelle. Une andouille est un imbécile. Et si vous traitez quelqu'un d'andouille pelée, c'est pire encore. Y.AMAR : Terminons avec le boudin, injure particulièrement phallocrate, pour désigner une jeune femme que l'on trouve laide. Je vous déconseille l'emploi de ce mot, je vous en déconseille même l'idée. C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le Centre National de Documentation Pédagogique ... E.LATTANZIO : .. Et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.