ARBITRE
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
E.LATTANZIO : Lorsqu'on parle d'arbitre, on pense d'abord aux sports : quand deux sportifs ou deux équipes s'affrontent, il faut un arbitre. Y.AMAR : Et il faut être impartial quand on est arbitre, quand on doit arbitrer un match. Un arbitre, lors d'un match international, est d'une nationalité différente de celles des deux équipes. E.LATTANZIO : Ce sens d'arbitre ne remonte pas à l'origine. En latin, "arbitrer" c'est le témoin ou l'autorité qui fait respecter une décision, ou tranche un différend. Y.AMAR : En France ça a été longtemps le rôle du roi de France. Et aujourd'hui, on parle encore, en économie libérale, de l'Etat arbitre : pas trop interventionniste, mais qui refroidit des conflits s'ils deviennent trop chauds. E.LATTANZIO : Quant à l'expression "libre-arbitre", elle a un tout autre sens. Au 16ème siècle, la religion est au centre des conflits idéologiques et politiques. Et il y a une vive controverse entre les tenants du libre-arbitre et ceux de la prédestination : ceux qui pensent que l'homme peut sauver son âme s'il mène une bonne vie et ceux qui pensent que tout est joué en dehors de sa volonté. Y.AMAR : L'adjectif "arbitraire" n'a que peu à voir avec tous ces sens : c'est ça l'étonnant. L'attitude arbitraire est le contraire de l'attitude impartiale, c'est celle de quelqu'un qui a du pouvoir et qui l'exerce sans demander l'avis de personne, sans raison, sans argument. Le pouvoir arbitraire, c'est un pouvoir absolu qui agit selon ses caprices. C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le Centre National de Documentation Pédagogique ... E.LATTANZIO : ... Et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.