DOPAGE
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
E.LATTANZIO : Le dopage menace-t-il l'esprit sportif ? Y.AMAR : Sûrement pas ! L'esprit sportif est assez fort pour résister à ça. Il est vrai pourtant qu'on parle de "dopage", c'est-à-dire que certains sportifs s'administrent des substances, certains produits pour, pensent-ils, améliorer leurs performances. E.LATTANZIO : Dopage et non "doping", bien que l'anglicisme ait existé, dans les années 60. Aujourd'hui il n'est presque plus employé. Y.AMAR : Et le mot dopage s'est parfaitement adapté au français. L'origine est bien anglo-américaine, on a bien emprunté le mot tel quel au départ, doping. Comme notre besoin du mot était profond (ce n'était pas une simple passade), on a forgé un mot bien français sur cette racine étrangère. E.LATTANZIO : On peut donc franciser et même inventer, par exemple le contrôle anti-dopage. L'expression est étonnante : elle mélange ce qu'on veut contrôler (le dopage) et le but qu'on cherche à atteindre : on dit contrôle anti-dopage comme on dirait mesure anti-dopage. Ces contrôles sont donc considérés comme dissuasifs. Y.AMAR : Le verbe "doper" a été également inventé. Il date, disons, de l'après-guerre et s'utilise dans des contextes bien différents. On a parlé de doper une bombe atomique ... E.LATTANZIO : C'est qu'on augmente sa puissance ... Et en économie ... Y.AMAR : On peut doper les exportations grâce à certaines mesures, ou certains encouragements, on peut doper l'industrie automobile... E.LATTANZIO : C'est-à-dire qu'on la stimule, qu'on la dynamise. Y.AMAR : Dernière remarque : en argot français, on parle aujourd'hui de "dope" pour désigner la drogue. E.LATTANZIO : C'est un autre anglicisme, en tout cas un emprunt tel quel à l'américain. Mais vous avez remarqué, on garde un "o" fermé, comme si ça s'écrivait "daupe". C'est un souvenir de la prononciation américaine. Y.AMAR : C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le Centre National de Documentation Pédagogique ... E.LATTANZIO : ... Et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.