CORRUPTION
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
E.LATTANZIO : On parle beaucoup de corruption en ce moment ... Le sens de ce mot est simple : c'est le fait d'"acheter" quelqu'un, d'acheter ses services, de lui faire faire quelque chose d'illégal, mais contre de l'argent. Y.AMAR : La plupart du temps donc, on "corrompt" (corrompre est le verbe qui correspond à corruption) quelqu'un qui a un certain pouvoir, en général un fonctionnaire. E.LATTANZIO : Vous glissez un billet de banque dans votre permis de conduire si vous êtes arrêté par la police ... c'est une tentative de corruption de fonctionnaire. Mais il est vrai que ce n'est pas l'usage ... Corruption en tout cas est un mot officiel, le mot qu'on emploiera par exemple au tribunal. Mais il a des synonymes plus pittoresques, ainsi que des mots familiers qu'on entend dans le même type de circonstances, mais dans des contextes différents. Ainsi les "pots-de-vin". Y.AMAR : Le mot se comprend facilement : on imagine qu'on peut payer quelqu'un en lui offrant à boire : un pot de vin et l'expression est devenue traditionnelle. Aujourd'hui, au sens figuré, le pot-de-vin est souvent constitué par de l'argent, parfois beaucoup d'argent, si l'on se place à un échelon élevé. Quand de gros contrats sont en jeu, quand il faut construire un stade ou acheter une usine ou équiper une région ... Les pots-de-vin peuvent être importants ... mais attention tout cela est totalement illégal et tombe sous le coup de la loi. E.LATTANZIO : On parle parfois de "bakchich", mais en général pour des affaires moins importantes. Le mot est turc à l'origine et signifie "pourboire". Vous le voyez, le pot-de-vin n'est pas loin. Y.AMAR : Bakchich et pot-de-vin sont familiers. Inversement, on peut trouver des mots plus précieux ... La "sportule" par exemple, un mot très rare. E.LATTANZIO : "Sportula" en latin désigne le don en nature que les seigneurs, les "patriciens" donnaient à leurs "clients", c'est-à-dire leurs protégés, pour s'en assurer les suffrages. Le mot est rare aujourd'hui, mais récemment Régis Debray n'a pas craint de l'employer. Y.AMAR : C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le Centre National de Documentation Pédagogique ... E.LATTANZIO : ... Et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.