CHEQUE EN BLANC - BLANC SEING - CARTE BLANCHE

Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio

E. LATTANZIO : Blanc-seing, chèque en blanc, carte blanche : 3
façons de marquer sa confiance, à l'aide de cette image du blanc.

Y. AMAR : Et cette image a un sens précis : elle indique qu'on
laisse le choix à la personne qui a notre confiance. "Le premier
ministre a obtenu un blanc- seing du Président de la république"
a-t-on entendu. C'est que Jacques Chirac lui a renouvelé sa
confiance sans lui demander de comptes immédiats.

E. LATTANZIO : Ce seing - notez son orthographe - est à rapprocher
du signe et dérive du latin signum. Le blans-seing est donc un
document "signé en blanc" et son possesseur a tout pouvoir.

Y. AMAR : C'est souvent un mot employé à la négative dans le
langage politique. A l'époque de l'union de la gauche, par
exemple, les syndicats se défendaient de donner un blanc-seing au
gouvernement. Ils lui accordaient une confiance conditionnelle,
autour d'un contrat assez précis.

E. LATTANZIO : Les syndicats, de même, refusaient de donner un
chèque en blanc au gouvernement. L'expression a une valeur très
proche, bien que l'image fasse référence à l'argent. Un chèque en
blanc est signé sans qu'aucune somme soit portée sur le chèque.

Y. AMAR : Et la carte blanche va dans le même sens. Pourtant, le
sens d'origine est bien différent : la carte blanche au 16ème
siècle indiquait qu'on se rendait sans condition. On donnait donc
tout pouvoir à quelqu'un, mais contre son gré, contre son intérêt.
Aujourd'hui, donner carte blanche à quelqu'un, c'est lui laisser
le libre-choix des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre un
objectif précis.

C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le Centre
National de Documentation Pédagogique ...

E. LATTANZIO : ... et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.