LA GRENOUILLE COASSE...
Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio
Y.AMAR : Ouah ouah ! Meuh meuh ! Miaou miaou ! Non Evelyne, je n'essaie pas de transformer Parler au Quotidien en chronique animalière. Je voudrais juste attirer votre attention sur ce point : ces mots sont français. Ces imitations, ces onomatopées, même approximatives sont bien différentes de leurs équivalents dans d'autres langues. E.LATTANZIO : La transcription est propre à chaque langue, même si , bien sûr, les interjections, les noms et les verbes qui en dérivent sont plus ou moins proches des bruits d'origine. Ainsi la grenouille coasse. N'est-ce pas évocateur ? Y.AMAR : Certes oui. Mais attention, la grenouille coasse et le corbeau croasse. Il ne faut pas s'y tromper, et il convient d'être vigilant ... mais tolérant en même temps, car bien souvent ces verbes, légèrement différents, ont la même origine. E.LATTANZIO : Ainsi l'aigle glatit et le renard glapit. A l'origine, un seul verbe latin "glapire" qui s'emploie pour les petits chiens et correspond à peu près au verbe français "japper". Y.AMAR : Et pour les vaches, c'est pareil. La vache peut beugler, meugler ou mugir ... E.LATTANZIO : Beugler vient de "buculus", le petit boeuf en latin. Et meugler est une déformation de ce premier verbe. Donc il n'y a pas vraiment de différence de sens entre les deux mots. Il ne sert donc à rien d'être trop puriste. Y.AMAR : Rugir, qui évoque le lion, s'est longtemps appliqué à l'âne, ou même au ventre de l'homme affamé, ce qu'on appellerait aujourd'hui "gargouiller". E.LATTANZIO : Terminons avec le hennissement. C'est aujourd'hui le cheval qui hennit. En ancien français, c'était Roland furieux. Alors ... soyons tolérant : le langage des animaux change avec les siècles. Y.AMAR : C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le Centre National de Documentation Pédagogique ... E.LATTANZIO : ... Et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.