FRONTIERE

Par: Yvan Amar et Evelyne Lattanzio

E.LATTANZIO : "Médecins sans frontières" est une association dont
les membres ont décidé d'aller soigner dans des lieux qui manquent
de médecins, en particulier, dans le Tiers-Monde ou les pays en
guerre.

Y.AMAR : Et de la même façon, on parle de "Pharmaciens sans
frontières" ou de "Reporters sans frontières". Une frontière est
donc une ligne immatérielle qui marque la limite entre deux états.

E.LATTANZIO : Parfois elles sont d'ailleurs très matérielles : une
chaîne de montagnes, un fleuve par exemple. On a eu toute une
théorie sur les frontières naturelles.

Y.AMAR : Les frontières, ça s'ouvre et ça se ferme ... C'est
souvent un bon baromètre politique et on voit ainsi quelle
politique est pratiquée par rapport aux étrangers et à
l'immigration.

E.LATTANZIO : Sur le nom "frontière" on a forgé l'adjectif
"frontalier" : les travailleurs frontaliers sont ceux qui vivent
d'un côté d'une frontière et qui vont travailler de l'autre côté,
donc dans un autre pays, en général parce que les salaires y sont
plus élevés. On voit ça, par exemple en Alsace, avec des
travailleurs français qui vont travailler en Allemagne.

Y.AMAR : Le mot "frontière" a souvent un sens figuré : on parle
par exemple de roman qui repousse les frontières du réel, d'une
découverte qui fait reculer les frontières du possible. Dans ces
emplois, frontière est synonyme de limite.

E.LATTANZIO : Et limite est à l'origine un mot géographique
également : en latin, "limes", c'est la frontière de l'empire
romain. Mais il est moins employé dans un sens figuré ou
symbolique que "borne".

Y.AMAR : Au départ "borne" c'est la marque, le signe qui jalonne
une frontière, et non pas la ligne frontière elle-même.

E.LATTANZIO : Et la borne a longtemps été dévolue à un usage privé
: elle délimite les propriétés de chacun. Au figuré, "passer les
bornes", c'est aller plus loin que ce qui est convenable.

Y.AMAR : C'était Parler au Quotidien, une émission proposée par le
Centre National de Documentation Pédagogique ...

E.LATTANZIO : ... Et par RADIO FRANCE INTERNATIONALE.