ENCHERES

Par: (pas credité)


Y.AMAR : Pour peu qu'on soit fortuné et amateur, on peut, dans les
jours qui viennent, acquérir soit "Le jardin à Anvers" de Van Gogh
soit "Le jeune garçon pelant une pomme" de Caravage, deux toiles
qui seront vendues aux enchères aujourd'hui et demain à Paris et à
Londres.

E.LATTANZIO : C'est-à-dire qu'elles seront proposées à un certain
prix de départ. A partir de là les acheteurs potentiels
proposeront successivement des prix supérieurs à la première
estimation. L'objet revient à celui qui fait l'offre la plus
haute, celle qui n'est surpassée par personne.

Y.AMAR : Les amateurs qui, tour à tour, font monter les offres
sont des "enchérisseurs". En "renchérissant" ou "surenchérissant"
(les deux mots sont presque synonymes) ils font "monter les
enchères". On voit donc qu'il existe toute une gamme de mots sur
la même racine.

E.LATTANZIO : Celui qui propose une enchère trop forte, qui
dépasse ses moyens et qui n'est pas en mesure de payer est appelé
un "fol enchérisseur". Il est mis à l'amende pour éviter, autant
que possible, ce genre de pratiques.

Y.AMAR : Mais l'expression "faire monter les enchères" est souvent
utilisée au sens figuré, lors d'un marchandage plus abstrait,
dans n'importe quel domaine.

E.LATTANZIO : Par exemple, lorsque Josette dit à son amant "Si tu
veux me garder passe les vacances avec moi!", c'est un premier
chantage. Si elle lui dit : "Si tu veux me garder, quitte ta
femme!", elle fait monter les enchères.

Y.AMAR : Les ventes aux enchères, au sens propre, ont de toute
façon un vocabulaire très ritualisé : elles sont dirigées par un
"commissaire-priseur", c'est lui qui au départ évalue les objets
en vente, il en estime le prix, les "prises" comme on disait en
vieux français, d'où son nom.

E.LATTANZIO : C'est également lui, lorsqu'un objet est vendu, qui
rituellement frappe son marteau sur la table en disant
"adjugé!"