EPIPHANIE
Par: (pas credité)
E.LATTANZIO : Traditionnellement, le premier dimanche de janvier
est le jour de l'Epiphanie, fête chrétienne, mais qui aujourd'hui a des échos
aussi familiaux et sociaux que purement religieux.
Y.AMAR : Le mot est savant : épiphanie vient bien sûr du grec, par
l'intermédiaire du latin d'église. Mot à mot c'est l'apparition,
ou plus exactement l'ensemble des choses qui se montrent, qui se
laissent voir. Cela renvoie à la naissance de l'enfant Jésus qui
apparaît surnaturellement aux Rois Mages.
E.LATTANZIO : L'étoile qui les guide vers Bethléem est donc
l'instrument de cette "épiphanie" que l'on commémore par cette
fête, à laquelle on donne souvent un nom plus populaire : la fête
des rois, ou le jour des rois.
Y.AMAR : Les traditions sont vivaces et on "tire" toujours
les rois. L'expression est étrange,même si on ne s'y arrête
pas fréquemment car elle est très courante.
E.LATTANZIO : On "tire" les rois, c'est-à-dire qu'on se partage la
fameuse galette où est cachée la "fève". Celui qui trouve la fève
est roi pour la journée et il a droit à une couronne de pacotille.
Y.AMAR : C'est donc une affaire de chance : on tire les rois comme
on tire le bon numéro, comme on tire à la courte-paille, etc ...
Cette idée de hasard s'est fortement implantée dans le sens de ce
mot, qui a même une dérivation liée à cette signification, tirage,
tirage au sort ...
E.LATTANZIO : Ce qu'on tire, en l'occurence, c'est la fève. A
l'origine une fève véritable, c'est-à-dire une graine comestible,
très répandue au Moyen-Age (et avant) qui est bien moins courante
de nos jours.
Y.AMAR : C'est quand même ce mot de "fève" qui, déformé, a donné
naissance non seulement aux "flageolets" (les haricots blancs)
mais aux "fayots", expression d'argot militaire qui désigne les
haricots de base.