GUILLOTINE

Par: (pas credité)


Y.AMAR : Il ne s'agit pas de comémmorer quoi que ce soit mais
c'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort de Louis XVI, le 21
janvier. L'origine est bien connue : le docteur Guillotin
préconisa l'utilisation de cette machine (après essai sur quelques
moutons) pour perfectionner les techniques de décapitation
utilisées antérieurement, rudimentaires il est vrai (la hache).
Ceci afin de ne pas faire souffrir inutilement le condamné.

E.LATTANZIO : Grand succès puisque du 25 avril 1792 à l'abolition
de la peine de mort (1981) la guillotine a fonctionné en France

Y.AMAR : La guillotine n'a pas donné lieu à de très nombreuses
expressions. Tout au plus, par analogie, a-t-on nommé "à
guillotine" un système de fenêtres qui se ferment en abaissant un
panneau le long d'une glissière, imitant le mouvement du couperet
(la lame de la guillotine) qui coulisse brutalement.

E.LATTANZIO : le mot couperet, en revanche, s'emploie parfois au
sens figuré : "le couperet est tombé" signifie qu'une menace de
sanction qui pesait sur quelqu'un ou quelque chose a été mise à
exécution. Le mot s'emploie pour souligner l'absence d'indulgence
et la lourdeur de la décision.

Y.AMAR : Par contre, elle a donné lieu à un nombre considérable
d'appellations argotiques ou familières. On peut en retenir trois
"L'abbaye de monte-à-regrets ou monte-à-l'envers" qui fait
allusion à la nécessité pour le condamné de gravir les échelons de
l'échafaud. Une version d'humour macabre propose "l'abbaye de
Saint-Pierre" (jeu de mots sur "cinq pierres", nombre de marches
de l'échafaud de La Roquette ... et "aller chez Saint-Pierre" =
mourir).

E.LATTANZIO : "La bascule (ou la boutique) à Charlot" : Charlot
est le surnom aujourd'hui disparu du bourreau (car il fallait bien
quelqu'un pour actionner la machine). Le mot "bascule" fait
référence à un dispositif de la machine qui faisait basculer en
avant le corps du condamné de façon à placer son cou dans l'axe du
couperet.

Y.AMAR : "La veuve" : cette appellation s'est d'abord appliquée à
la potence avant la guillotine, et avec, si l'on peut dire, une
raison supplémentaire. En effet, selon les spécialistes de
l'argot, l'explication initiale de cette dénomination est fondée
sur une plaisanterie : "Elle (la potence) survit à tous ceux qui
s'attachent à elle" (fine allusion à la corde) ...