GOURMAND

Par: (pas credité)


E.LATTANZIO : Beaubourg : exposition sur la gourmandise - un péché
capital, que d'ailleurs on considère souvent comme véniel, et non
mortel - presque comme un "péché mignon".

Y.AMAR : Il faut dire que le mot s'est affaibli. Son sens a
d'abord été : celui qui mange avec avidité, avec excès. Plus qu'un
goût, c'est une passion déraisonnable et le mot se rapproche au
sens actuel de goinfre, (familier), qui aujourd'hui encore renvoie
à l'idée de manger beaucoup, sans retenue, sans manière - on peut
rapprocher ça de glouton, moins familier qui évoque davantage
l'idée de grande quantité engloutie. Le glouton est un avaleur.
Pour les verbes : cf. se bâfrer.

E.LATTANZIO : Le mot gourmand, à partir du XVIIIème siècle s'est
beaucoup urbanisé et ne désigne plus qu'une attirance très grande
pour ce qu'on aime manger. Attention, le mot ne s'applique pas à
la boisson.

Y.AMAR : On oppose souvent (et même de façon un peu cuistre)
gourmand à gourmet.

E.LATTANZIO : Le gourmet - on dit souvent le fin gourmet - est
celui qui raffole des mets les plus raffinés - alors que le
gourmand aime ce qu'il aime... On trouve donc souvent dans gourmet
l'idée qu'il s'agit d'un connaisseur.

Y.AMAR : Etonnamment, il semble que les deux mots ne soient pas des
doublets, ni ne dérivent l'un de l'autre : gourmet au départ
signifie valet, puis valet chargé de conduire les rois, puis
probablement sous l'influence de gourmand, il prend son sens
actuel.

E.LATTANZIO : Quelques synonymes familiers : bec fin - (et fin bec) - fine gueule.