VIRTUEL
Par: (pas credité)
Y.AMAR : Adjectif très à la mode grâce au développement de l'informatique, les jeux informatiques en particulier font souvent appel à un univers virtuel (dernièrement, jeu dans le Paris virtuel).
E.LATTANZIO : Cela fait essentiellement appel à une simulation d'environnement réel grâce aux images tri-dimensionnelles
Y.AMAR : Mais l'adjectif a la faveur de l'informatique puisqu'on l'emploie dans d'autres expressions : une mémoire virtuelle par exemple est une mémoire non limitée en dimension.
E.LATTANZIO : Ce mot est depuis longtemps attaché au vocabulaire scientifique : en physique, en mécanique, en optique, on l'a employé
Y.AMAR : Mais il a eu aussi, et il a encore, un sens dans le langage philosophique, puis courant : ce qui est virtuel s'oppose à ce qui est "actuel", ce n'est pas "en acte". Pourtant, ça a tout pour exister... sauf l'existence. Max est champion de boxe de son quartier, personne ne le défie, mais il a pourtant un rival virtuel : Jojo l'affreux.
E.LATTANZIO : C'est-à-dire : s'il avait un rival ce serait Jojo, si un jour quelqu'un doit mettre sa suprématie en balance, tout naturellement, ça sera Jojo.
Y.AMAR : Jojo n'est donc pas son challenger dans les faits, mais il suffirait d'un rien (une occasion, un caprice) pour qu'il le devînt. Tout est donc prêt pour qu'il le soit.
E.LATTANZIO : On est donc proche d'éventuel, de potentiel. Mais on se distingue du sens de "en puissance", alors qu'un esprit superficiel pourrait confondre les deux tournures.
Y.AMAR : Un champion en puissance est plus proche d'un champion en herbe : il a les possibilités d'un champion. Mais ces possibilités ne sont pas développées : il faut qu'il travaille et d'ailleurs il n'est pas sûr qu'il travaille assez, peut-être n'arrivera-t-il jamais à mener à maturité ses possibilités, ses qualités en germe.
E.LATTANZIO : "En puissance", s'il est différent de virtuel, est pratiquement synonyme de "potentiel", d'ailleurs plus courant et plus moderne et qui étymologiquement a le même sens : dans un cas comme dans l'autre, ça renvoie à l'idée de possibilités, de ce qu'on peut faire (si on veut).