BLACK-OUT

Par: (pas credité)


Y.AMAR : "Black-out" sort aujourd'hui, c'est un film d'Abel
Ferrara. Au départ, terme anglais, d'usage technique qui signifie
faire le noir absolu en prévision d'une attaque aérienne, afin
d'éviter de donner des repères aux bombardiers grâce aux lumières
de la ville. On a utilisé aussi le verbe français "occulter" (et
occultation) pour désigner cette opération de défense passive.

E.LATTANZIO : D'où au sens figuré "censurer", "imposer le silence"
sur les informations et plus généralement conserver secrètes les
informations relatives à des négociations, des tractations, etc.
On dit "faire le black-out" mais on entend parfois aussi un
verbe francisé "black-outer" (avec une prononciation "aouter").

Y.AMAR : A rapprocher d'autres mots d'origine anglaise francisés
sur le même modèle à partir d'une formation initiale identique :
"lock-outer" (pour un patron, fermer l'usine pour contraindre ses
ouvriers à cesser un mouvement de grève) ou "knock-outer" (terme
de boxe) = envoyer son adversaire au tapis pour plus de dix
secondes.

E.LATTANZIO : L'étymologie anglaise de "black-out" fait référence
au "noir". On trouve quelque chose de ressemblant en français au
sens figuré avec le mot "caviar" et "caviarder" : le premier
désigne l'encre noire avec laquelle les censeurs occultent les
passages censurés dans les journaux. Allusion au caviar, de
couleur noire. L'expression d'ailleurs vient de Russie, elle a été
employée la première fois pour désigner la censure tsariste.
L'idée de noir = caché se retrouve dans l'idée du travail au noir.