BACCALAUREAT

Par: (pas credité)


Y.AMAR : Ça y est : c'est le baccalauréat ! Etymologiquement du bas
latin "bacca lauri" = baie de laurier. Allusion à l'habitude
romaine de donner une couronne de laurier aux vainqueurs de
différents types d'épreuves (dans les concours sportifs ou
culturels) et même aux généraux (cf. Astérix : les lauriers de
César).

E.LATTANZIO : A comparer avec la palme, autre manière de signifier
la victoire (cf. Festival de Cannes), d'où le "lauréat", celui qui
l'emporte = couronné de lauriers, d'où aussi toutes les
expressions autour des lauriers : "cueillir les lauriers" =
réussir dans une entreprise, "tresser des lauriers à quelqu'un" =
allusion à la couronne, louer quelqu'un pour ses mérites, le désigner
comme vainqueur, "s'endormir sur ses lauriers" = se
contenter d'un premier succès et ne plus rien entreprendre, "se
reposer sur ses lauriers" = jouir d'un succès mérité. Mais ces
deux dernières expressions ont tendance à se confondre, avec le
sens de l'expression précédente.

Y.AMAR : Baccalauréat est le plus souvent apocopé en "bac". Le mot
s'est d'autant mieux imposé qu'il repose sur un malentendu
étymologique. Le bac désigne, en français, une embarcation
destinée à franchir un fleuve, ou un bras de mer, pour aller sur
l'autre rive. Or le "bac" est un passage quasi obligé pour accéder
à l'université ou dans les grandes écoles. Cette coïncidence à
fait la fortune du mot : préparer, passer son bac : le terme est
devenu très usuel.

E.LATTANZIO : A noter l'expression "Passe ton bac d'abord",
devenue presque un syntagme figé (cf. le titre d'un film) : cette
expression que l'on place dans la bouche des parents du futur
bachelier est censée symboliser la volonté des parents de voir
leur enfant obtenir un diplôme (= une assurance, un "bagage")
avant de le laisser s'engager éventuellement dans une voie où la
réussite n'est pas assurée. Le bac étant pensé comme une garantie.

Y.AMAR : Le bac obtenu donne droit au titre de "bachelier". Autre
diminutif : "bachot". Un peu vieilli, ne s'emploie plus guère,
mais a des dérivés très vivants : bachoter, bachotage.

E.LATTANZIO : Ces deux mots, péjoratifs, signifient travailler et
réviser de manière intensive et en même temps superficielle. Ils
dénoncent une forme de travail uniquement destiné à réussir à un
examen, et non destiné à vraiment former l'esprit de la personne.
Il y a donc un côté étroit et borné dans l'action de bachoter, le
bachotage.