FEUX
Par: (pas credité)
Y.AMAR : Les feux de la Saint-Jean à rapprocher des "feux
de joie" que l'on a l'habitude d'allumer pour célébrer
un évènement. Dans le cas de la Saint-Jean, il s'agit du
solstice d'été (la nuit la plus courte de l'année).
E.LATTANZIO : Feu = du latin "focus", foyer. Se retrouve dans
l'expression "sans feu ni lieu" = sans domicile fixe, feu = foyer.
Ceci est attesté également par l'expression un peu vieillie du
type un village de "cent feux" = un village comportant une
centaine de familles.
Y.AMAR : Sens figurés nombreux : les feux de la passion,
l'excitation, l'émotion, l'ardeur suscitées par la passion, des
regards de feu, il s'exprime avec feu.
E.LATTANZIO : La passion amoureuse : cf. la série TV "Les feux de
l'amour". Le feu ou les feux sont traditionnellement associés au
sentiment amoureux. Fait partie du langage précieux en vigueur au
XVIIème siècle qui en a fait un usage constant.
Y.AMAR : Rappelez-vous la fameuse syllepse de Racine faisant dire
à Pyrrhus dans Andromaque : "Brûlé de plus de feux que je n'en
allumai". Feux est pris à la fois au sens figuré de feu de la
passion (éprouvée pour Andromaque) et au sens propre d'incendies
(allumés au siège de Troie). Prendre ainsi le mot en deux sens,
l'un propre, l'autre figuré, à l'intérieur d'une même phrase,
c'est une syllepse.
E.LATTANZIO : Métaphore que l'on peut filer : "brûler" et même "se
consumer" d'amour pour quelqu'un, éprouver une passion
"dévorante", ou encore déclarer sa flamme, "s'enflammer" (ou
prendre feu) pour quelqu'un... On retrouve cette idée avec
l'usage figuré du verbe allumer, allumer le désir de quelqu'un ...
D'où le terme familier et trivial d'une "allumeuse" pour désigner
une femme qui provoque, par son attitude, le désir des hommes...
souvent avec l'idée implicite qu'elle ne donne pas suite aux élans
qu'elle suscite.
Y.AMAR : Cf. aussi l'expression "tout feu tout flamme" indiquant
une ardeur enthousiaste (parfois avec l'arrière-pensée de son
caractère éphémère : cela ne durera pas).