ORGUE
Par: (pas credité)
Juillet et août mois des festivals musicaux et, de plus en plus, mois des orgues, vu la mode qui ne se dément pas, de la musique baroque et ancienne.
Et l'orgue est spécialement intéressant du point de vue linguistique puisque c'est l'un des rares mots (avec amour et délice) a changer de genre lorsqu'il change de nombre : orgue est masculin au singulier et féminin au pluriel un "grand" orgue, de "grandes" orgues.
Alors comment dire, lorsque, dans le même membre de phrase, on trouve le mot au singulier et au pluriel ? Concrètement, doit-on dire : "c'est à notre Dame du Travail qu'on trouve "l'un des orgues les plus beaux de Paris" ou "l'une des orgues les plus belles", ou même "l'un des orgues les plus belles" ? Le plus simple est d'éviter ce genre de piège affreux.
En tout cas, le pluriel a deux sens : ou bien c'est un vrai pluriel : "les orgues de Paris et de Chartres" : il y a plusieurs instruments, ou bien, il n'y a qu'un seul instrument qui s'exprime au pluriel à cause de la multiplicité de tuyaux qui le composent. Mais ce pluriel n'a pas vraiment un sens technique : un musicien ne l'emploiera pas. Il ne sert qu'à amplifier, à magnifier l'idée qu'on se fait de l'instrument, ou à désigner l'ensemble de la construction : claviers et pédaliers, tuyaux, boiseries, escalier... il s'agit d'un véritable monument.
On trouve parfois des exemples plus petits comme l'harmonium, petit orgue en miniature, et l'orgue de Barbarie. Pourquoi Barbarie ? Au départ, il s'agit d'une confusion : on parlait d'orgue de Barberi, un fabricant de Modène. Mais comme c'est l'instrument des musiciens ambulants, un instrument des rues, joué bien souvent par des étrangers, une certaine méfiance a accompagné sa bonhomie. Il semblait venir de loin, il est devenu orgue de Barbarie.