OPERETTE / OPERA

Par: (pas credité)


On va jouer quelques opérettes, ce soir et dans les jours qui viennent, au délicieux opéra de Vichy : en particulier le Mariage aux lanternes et Chou fleuri d'Offenbach, deux oeuvres peu connues, peu données mais assez amusantes. En tout cas, deux bons exemples "d'opérettes", cette forme légère "d'opéra".

Il faut y voir plus clair dans tous ces termes. "Opéra" est un mot d'origine italienne qui signifie d'abord oeuvre, production importante. Il passe en français au 17ème siècle avec le sens de chef d'oeuvre, tour de force. C'est même une expression de jeu de cartes : faire opéra, vers 1650, c'est remporter toutes les mises.

Puis il passe dans le domaine musical pour désigner un nouveau genre. Les premiers opéras voient le jour en Italie au tout début du 17ème siècle. Mais "l'Orféo" de Montéverdi est encore dénommé par son auteur "fable musicale" : en 1607, l'opéra est né mais la dénomination tarde à venir.

Au milieu du 17ème siècle, ça y est, et l'opéra est devenu la forme la plus glorieuse et la plus prestigieuse de la création musicale. C'est un peu l'addition du théâtre et de la musique, et tous les éléments sont aussi importants les uns que les autres : l'histoire, le texte, le jeu des acteurs, la mise en scène, les décors, etc. C'est une tentative d'art total qui dépasse la seule musique. Bien sûr, cette forme d'expression a connu de nombreuses tendances et de nombreuses modes. Au 18ème siècle, par exemple, on opposait l'opéria seria (sérieux) à l'opera buffa (l'opéra-bouffe). Les termes gardent en général leur forme italienne, même si l'opera seria était celui du goût français et l'opéra-bouffe, celui de la mode italienne.

L'opéra a connu des formes plus légères, en particulier, avec l'opéra-ballet et l'opéra comique qui alternent avec des intermèdes dansés ou parlés. Autre forme dérivée : "l"opérette" qui demande souvent une grande virtuosité vocale mais se compose d'airs faciles à retenir, des refrains souvent populaires.

Parfois amusants comme chez Offenbach, mais le plus souvent mélodramatiques et un peu larme à l'oeil, cet art sucré et pointu adore les milieux aristocratiques, les destins des midinettes et des princes qui s'amourachent de bergères. De là l'expression figurée : "une armée d'opérette" (on met l'accent sur les flonflons et les uniformes d'officiers séduisants). Ou bien, un gouvernement d'opérette : le principal est l'apparat et le décorum.