PROVINCE
Par: (pas credité)
S'enterrer en province, mes vieilles tantes de province, un
provincial qui monte à Paris... On voit bien que le mot est
péjoratif.
Son sens général et son aspect péjoratif se définissent par
rapport à l'opposition province/capitale et plus précisément
province/Paris.
Ce côté excentré de la province date de son origine et de son
étymologie.
Provincia : cf. Vincere : vaincre - Régions conquises en dehors de
l'Italie. Donc pays conquis.
Provincia Romana : premier établissement des romains en Gaule (1er
et 2ème siècle) = Languedoc et actuelle Provence. D'ailleurs, le
mot "provence" vient de là.
Une province est donc une division administrative, une partie d'un
Etat.
En ce qui concerne la France, le mot correspond à l'Ancien Régime
(avant 1789 - Monarchie) = Vendée, Auvergne, Berry, Quercy... Les
contours et l'identité sont moins définis que les divisions
actuelles. Après la révolution, départements : plus petits, plus
précis... Le mot province ne disparaît pas mais le fait qu'il ait
perdu son sens administratif et politique va renforcer son aspect
subjectif et donc, ses échos négatifs.
Attention : la province n'est pas la campagne. Ce qui est
"provincial" n'est pas "rural". "Province" évoque "ville de
province". C'est lié à la bourgeoisie : notables, qu'en dira-t-on ?
Conformisme.
"Désert français". Désuet, poussiéreux, en dehors de la mode. Sans
activité et sans audace culturelle.
"Un air province" ou "provincial = gauche, endimanché, guindé.
S'oppose à la désinvolture et à l'élégance naturelle qu'on
attribue à la capitale.
Le provincial, c'est celui qui se pousse du col. "Ça fait
province", "ça sent la province".
"Décentralisation". On n'allait donc pas revenir aux "Provinces".
"Région". Mot, au départ fort vague, qui prend un sens
administratif précis. N'a pas les échos péjoratifs de "province".
Petit à petit, prend certains de ses sens, quant à l'opposition
Paris-région parisienne/reste de la France.
Les concerts en région : en dehors de Paris et de la région
parisienne.