OBSEQUES et FUNERAILLES
Par: (pas credité)
Il est bien difficile d'échapper à une actualité aussi écrasante
que celle de cette semaine : l'enterrement de Lady Di.
Un enterrement, des obsèques, des funérailles - nationales bien
sûr... les mots appartiennent tous au vocabulaire funéraire, mais
ils ne sont pas pour autant synonymes.
"Enterrement" est le mot le plus simple et le plus concret. Quand
on est mort, on vous enterre, on vous "met en terre", on vous
"porte en terre"... on a quelques expressions plus nobles ou plus
solennelles qui évoquent un certain cérémonial et dépassent le
simple enfouissement.
Les formules se comprennent d'autant mieux que le mot enterrement
a gardé par ailleurs un sens qui n'a rien de funèbre : on peut
enterrer un trésor, un os, un projet (c'est figuré)... ou même
s'enterrer dans une vie monotone.
Obsèques pour sa part est un mot étrange, issu d'un croisement
inattendu entre "exeques", un mot qui n'existe plus, mais dérive
directement du latin, et "obsequia", qui signifiait "suite,
cortège" avec une nuance de référence et de respect.
C'est un mariage surprenant qui a donné "obsèques", qu'on emploie
toujours au pluriel, comme d'ailleurs "funérailles".
Mais "funérailles" garde aujourd'hui une grandeur, une importance
que n'ont pas les autres termes : tout le monde peut avoir un
enterrement ou des obsèques (le moment venu... et le plus tard sera
le mieux). Mais les funérailles ne sont pas à la portée de tous.
Ça implique un convoi, un défilé et suggère que la douleur
publique peut s'associer à la peine privée.
Et on retrouve là le premier sens de "pompes funèbres" puisque les
"pompes" signifie au départ cortège, apparat.