MOSCOU

Par: (pas credité)


Du 5 au 7 septembre, un certain nombre de manifestations ont
célébré le 850ème anniversaire de la ville de Moscou.

Belle ancienneté pour une cité qui, depuis le temps, a réussi à
laisser quelques traces dans notre langue. L'origine de ce nom se
perd dans la nuit des temps. On sait que "Moskva" fut d'abord le
nom du fleuve qui baigne la ville, mais rien de plus. Mais la
ville et son nom connurent un succès remarquable, puisque Moscou
fut capitale et qu'elle donna son nom à la région qui l'entourait
: la Moscovie.

Si Moscou, par un phénomène de métonymie, a souvent représenté
l'état russe, c'est avec l'avènement du communisme que cette
identification prend le plus d'ampleur : Moscou est le centre du
communisme international. Les anti-communistes scandent "Les cocos
à Moscou!". Tout aussi péjoratif, on parle de "moscoutaire" pour
stigmatiser les communistes qui prennent leurs ordres à Moscou,
puis les communistes tout court. C'est qu'on craint l'oeil de
Moscou et que, peut-être, les militants le craignent eux-mêmes.

Cette expression est aujourd'hui familière et ironique. Elle est
plus ou moins synonyme de mouchard : c'est celui qui cafarde, qui
rapporte, mais surtout qui espionne. Et en effet les militants
communistes surveillaient ceux qui risquaient de dévier de la
ligne.

Au niveau le plus élevé, on rapporte qu'un militant suisse, Jules
Humbert-Droz, fut chargé par l'Internationale Communiste de
veiller à ce que les décisions prises par le PCF dans les années
vingt soient conformes aux voeux et aux intérêts soviétiques.
Comme si ce n'était pas assez de Moscou !

Mais il faut encore qu'il y ait le Kremlin, image de l'image,
capitale de la capitale, centre du centre, ce Kremlin qui signifie
tout bonnement "citadelle", forteresse" qui dérive du mot "krem" =
le caillou, puis la muraille, l'enceinte, Kremlin qu'on
construisait au coeur de toute ville russe et qui aujourd'hui
symbolise la puissance même de la Russie.