SOURD

Par: (pas credité)


Cette semaine, se déroulent les journées mondiales de la
"surdité". Qu'est-ce qu'on entend par surdité ? C'est simple,
c'est le fait de ne pas entendre, simplement. Mais la surdité a
des degrés : si on entend mal, simplement, on est un
"malentendant" et non un sourd. Ce mot est savant, d'un emploi
récent, et correspond à une volonté d'affaiblir l'aspect abrupt du
mot "sourd", souvent perçu comme péjoratif.

Mais il est vrai que la surdité a des paliers : on peut être
simplement "dur d'oreille", "dur de la feuille" (la feuille, c'est
l'oreille en argot) ou, au contraire, complètement sourd, sourd
comme un pot, voire même "sourdingue". Tous ces emplois sont bien
familiers, mais renvoient à un problème réel.

En revanche, si quelqu'un reste sourd à votre requête, c'est
simplement qu'il refuse de la prendre en considération, et
particulièrement, qu'il refuse de se laisser attendrir. Il ne veut
pas se montrer compréhensif.

S'il fait "la sourde oreille", il contrefait la surdité, il met de
la mauvaise volonté à accéder à une demande, comme s'il ne l'avait
pas entendue.

On joue bien ici sur les deux sens du verbe "entendre" : pendant
très longtemps, entendre a voulu dire comprendre. Ce verbe
correspondait au nom "entendement", c'est-à-dire "compréhension",
"intelligence".

Et dans un langage recherché, on dit encore aujourd'hui :
"j'entends bien" qui signifie "je vous suis, je vous ai compris".

Enfin, entendre peut avoir le sens de souhaiter, ou plutôt
d'ordonner, c'est ce qu'on souhaite, quand on est en position de
commander : "j'entends que désormais, vous arriviez tous les jours
à huit heures !"