EXIL
Par: (pas credité)
Au musée de Fontainebleau, on peut voir actuellement une
exposition sur la bibliothèque de Napoléon durant son exil à l'île
d'Elbe - 1er exil relativement court qui précéda son exil
définitif à Sainte-Hélène, de 1815 à 1821.
Qui dit "exil" dit contrainte : c'est le fait d'avoir à quitter
son pays sans l'avoir souhaité. Soit, vous êtes chassé, relégué, en
quelque sorte renié, soit vous prenez vous-même cette décision
pour échapper à une menace ou à une situation trop astreignante.
En tout cas, ce départ est toujours difficile, vécu comme un
abandon.
Ce mot désigne à la fois le départ et la terre d'accueil. Par
extension, on peut parler d'un exil doré, d'un exil froid et
hostile.
Si l'exil a souvent des motifs politiques, les mots "exil" et
"exilé" n'appartiennent pas au vocabulaire politique officiel : il
existe un statut de "réfugié politique", pas d'exilé politique.
C'est donc bien une famille de mots qui garde un fort parfum de
romantisme affectif.
L'"exil", même s'il peut se faire à plusieurs, est une action
individuelle.
L'"exode", par contre, est collectif. Le mot est plus rare et son
sens est plus restreint. Au départ, c'est le titre d'un livre de
la Bible qui relate la fuite d'Egypte des Hébreux qui, conduits
par Moïse, vont vers la Terre promise.
Et historiquement, on appelle "exode", la fuite éperdue des
populations civiles en mai et juin 1940, jetées pêle-mêle sur les
routes, à pied, en carriole, à vélo, tous leurs biens sur le dos
et leurs enfants dans leurs bras, pour échapper à l'avancée
allemande.
Le mot "exode" a souvent des échos moins tragiques et, par
exemple, on parle d'exode rural pour désigner la progressive
désertification des campagnes au profit des villes.