GOURMAND/GOURMET

Par: (pas credité)


Le salon international "Un livre gourmand" va ouvrir ses portes,
avec, en écho, la manifestation "Tasting Australia" pendant
laquelle l'Australie tout entière est censée faire travailler ses
papilles. Bientôt, en France, on assistera à la semaine du goût.
C'est donc une saison spécialement "gourmande" qui s'annonce.

"Gourmand, gourmande" ? Voilà un mot qui s'est éduqué avec le
temps. Au moyen-âge, le "gourmand" est jumeau de "goinfre". Il est
aujourd'hui moins "bâfreur" et mieux toléré : c'est celui qui
prend plaisir à manger.

L'emploi du mot a d'ailleurs dérivé : on parle d'un convive
gourmand, mais aussi d'une recette gourmande, d'une discription
gourmande, d'un repas gourmand. Pourtant, ce n'est pas le repas
qui est gourmand, mais le mangeur.
.
En fait, "gourmand", dans ce sens, signifie qui excite le plaisir
de manger, qui fait saliver, qui imite ou anticipe ces délicieux
moments.
.
La gourmandise est un pêché ! Pour la religion catholique, c'est
même un pêché mortel, alors que dans la langue courante, la
gourmandise est souvent associée à ce qu'on appelle un pêché
mignon. C'est un modèle réduit de la convoitise ou de la
concuspiscence, non pas liée à un interdit moral, mais qui évoque
un défaut de maîtrise de ses appétits.

Mais les plaisirs de la gourmandise sont plus souvent considérés
comme ponctuels, en dehors des repas, comme échappant à la règle :
une bouchée, un bonbon, un gâteau.

Quant à "gourmet", c'est un mot moins fréquent qui,
étymologiquement, n'a aucun rapport avec gourmand.

Pourtant, on associe souvent les deux mots pour en distinguer le
sens : le "gourmet" introduit une idée de raffinement : il
savoure, il déguste avec un plaisir de connaisseur qui ne se
satisfait pas de n'importe quoi. Là, nous sommes à l'antithèse du
"goinfre".