SOI-DISANT

Par: (pas credité)


André Isoardo a été retrouvé mort mais cinq balles ont été tirées.
On parle de suicide... j'ai entendu dire, de "soi-disant
suicide"...

Il ne m'appartient pas de découvrir la vérité mais de considérer
ce "soi-disant". La phrase, pour être stricte, n'est pas correcte : un
suicide ne parle pas; il ne peut donc se désigner lui-même.
Il vaudrait mieux parler de "prétendu suicide".

Mais attention : cette erreur est ancienne et ne s'étend pas.
De toute façon, la faute a été commise par les meilleurs écrivains :
Diderot, Marivaux, Hugo ...

Donc, jusqu'au début du 20ème siècle, on pouvait croire que la
tournure devenait presque admise mais le 20ème siècle a été le
plus intransigeant.

C'est une construction fort ancienne, qui correspond à un tour
archaïque : pronom personnel + participe présent, comme dans "moi
vivant".
Moi vivant, personne ne dira du mal de Marie-Roberte.

Mais "soi-disant" est une expression figée. Elle comporte un trait
d'union inamovible et ne se met ni au féminin ni au pluriel. Elle
se place d'ailleurs toujours avant le nom - sauf si on veut faire
un effet, avec une pause dans la voix : un notaire... soi-disant.
Attention au ridicule pour finir : évitons de dire : un soi-disant
sourd-muet ou un soi-disant coupable qui clame son innocence.