CHEVEU

Par: (pas credité)


Une récente étude économique a déterminé l'évolution des prix
depuis une trentaine d'années. L'une des choses qui a le plus
augmenté est la coupe de cheveux masculine. Bonne occasion de
faire le point sur le cheveu.

D'abord, le cheveu exprime, par image, ce qui est très petit,
infinitésimal. En particulier, dans les expressions qui signifient
que quelque chose "ne s'est pas produit", mais qu'il s'en est
fallu de bien peu. Cela correspond à l'idée d'"à un poil près" :
"il s'en est fallu d'un cheveu que je sois renversé par cette
voiture". Mais on utilise toujours l'expression quand l'évènement
ne s'est pas produit.

L'idée du cheveu comme synonyme du "très peu" se retrouve
d'ailleurs dans l'idée de "couper en 4", c'est-à-dire "raffiner à
l'excès", "chinoiser", "chercher la petite bête".

Le mot "cheveu" se retrouve dans des expressions où il est associé
à un problème ou à un désagrément : non seulement quand "on a un
cheveu sur la langue", c'est-à-dire qu'on zézaye, mais aussi quand
on arrive "comme un cheveu sur la soupe"... locution savoureuse et
étonnante qui exprime essentiellement l'incongruité ou la gêne :
cette scène d'amour dans un film politique assez austère vient
"comme un cheveu sur la soupe".

Terminons avec les soucis : "se faire des cheveux", c'est se faire
du souci, du mouron..., c'est probablement une abréviation de
l'image "se faire des cheveux blancs".

Alors que "s'arracher les cheveux", c'est tantôt se désespérer d'une
situation catastrophique, tantôt se torturer la cervelle pour
essayer de trouver une solution à une situation désespérée.