NEO

Par: (pas credité)


Bienvenue, Monsieur Bolger ! En effet, le Premier Ministre
néo-zélandais est en visite à Paris. Néo-zélandais? C'est-à-dire
de Nouvelle-Zélande. "Néo" est en effet le suffixe qui correspond
à nouveau (il vient du grec "néos"). On l'utilise lorsqu'on
transforme en adjectif un nom composé qui comprend au départ
l'élément "nouveau" ou "nouvelle".

Cette utilisation s'applique essentiellement dans le domaine
géographique (conséquence des explorations, découvertes et
colonisations européennes qui projetaient leurs modèles et leur
toponymie sur le "Nouveau Monde").

Une exception, les "nouveau-nés" qui donne par exemple naissance
à la médecine "néonatale".

Mais "néo" ne sert pas qu'à ça. On trouve le préfixe dans quelques
rares noms communs : "néolithique", période de la nouvelle pierre,
opposée au "paléolithique", période de la vieille pierre : il
s'agit de préhistoire, le "néolithique" étant la plus récente
période de l'âge de pierre. Et le charmant "néophyte", mot à mot,
une nouvelle plante qui pousse sur le terreau de la foi.

A part ça, "néo" sert beaucoup dans le vocabulaire des idées ou de
l'esthétique, pour désigner un courant de pensée ou un style. Il
s'agit en général d'une tendance modernisée, renouvelée, qui
reprend, à la mode de son époque une façon de faire ancienne.

L'architecture "néogothique", par exemple a fleuri à la fin du
siècle dernier et au début de celui-ci. Ce n'est pas exactement
l'imitation du style gothique mais c'est la reprise de certains
motifs, d'une décoration, d'une découpe extérieurs (ogives,
pignons, tourelles, etc...), qui donne une apparence, un
extérieur à la mode gothique, alors que même que les procédés de
construction et les matériaux n'ont rien à voir avec le gothique
d'origine.

L'architecture connaît également le "néo-renaissant" et le
"néo-classique" (partagé avec la musique et la peinture...). La
formule intéresse bien souvent la peinture, d'ailleurs, et même le
cinéma (néo-impressionnisme, néoréalisme italien : De SICA et ses
amis juste après la guerre).

Et la philosophie n'a pas dédaigné la tournure (néoplatonicien,
néo-kantien).

Pourtant, on peut signaler que souvent cette formation est sentie
comme légèrement péjorative : les courants "néo-quelque chose"
sont perçus comme étant fumeux, ayant mal digéré leurs influences
ou les ayant simplifiées avec une sauce moderniste et hâtive.