CHOCOLAT

Par: (pas credité)


Salon du chocolat, inauguré par notre ministre Le Pensec, et
chacun sait que le chocolat, ça améliore Le Pensec.

D'où nous vient-il le chocolat ? De loin, des Aztèques, et même de
la langue Nahmalt.

Origine un peu obscure, due à l’opacité de la langue : l'espagnol
du 16ème siècle dit "chocolat", restitution approximative,
probablement de "cacaualt", "alt", c'est l'eau, cacaualt, c'est
l'eau de cacao, i.e. la boisson en cacao.

Le cacaoyer : révélation mexicaine pour les conquérants européens.
Déjà pour les Aztèques, c'est le plus bel arbre de la création...

L'introduction en France se fait par voie extrêmement
aristocratique, voire royale (comme pour le café et le tabac,
d'ailleurs).

Plusieurs étapes :
Anne d'Autriche (femme de Louis XIII) introduit le goût de cette
boisson.
Puis, c'est la reine Marie-Thérèse, femme de Louis XIV, infante
d'Espagne qui le redouble et introduit les chocolatières en métal
précieux. L'habitude se fixe sous la Régence.

Le chocolat aujourd’hui désigne plus souvent la "pâte" que la
boisson et le mot a pris quelques autres sens.

Il renvoie à la couleur marron du chocolat, mais surtout,
expression délicieuse et désuète, le mot s'emploie pour renvoyer
au dépit d'avoir été joué : je suis chocolat". C'est-à-dire : je
n'ai tiré aucun bénéfice d'une opération en laquelle je croyais.

Il paraît que ça vient du nom de l'un des clowns du duo célèbre :
Foolit et Chocolat : leitmotiv de l'un d'eux, grimé en noir (en
"chocolat") : "je suis chocolat = je suis berné".

D'après Rey, l'expression était bien antérieure et chocolat était
synonyme d'appât (friandise) pour attirer les gogos : ainsi dans
l'argot des joueurs de bonneteau, on appelait chocolat le compère
qui pouvait appâter les autres. Par glissement sémantique, on
pouvait comprendre que les naïfs fussent alors "chocolat".

L'image "être chocolat" = être refait est à mettre en rapport avec
l'expression être marron = même image et même origine ?

Bien sûr, le mot marron, par homonymie, renvoie à la couleur.

Mais le mot marron utilisé aux Antilles n'a rien à voir à
l'origine. Il désigne un esclave en fuite et prend, par
glissement, le sens d'"illégal". De là, des expressions : un
médecin, un avocat marron... et par un étrange (et mal expliqué)
retournement de sens, je suis marron : je suis pris, je suis
fait... (le sort du fugitif ?). En tout cas, le même sens que "je
suis chocolat", avec probablement une influence mutuelle.