TRANQUILLE

Par: (pas credité)


A la Maison Molière, on crée "L'Intranquillité" d'après le texte
de Fernando Pessoa, "Le livre de l'intranquillité".

Or ce mot d'intranquillité ne figure pas au dictionnaire.
Néologisme ? Licence poétique ? C'est en tout cas une création. Je
ne sais pas ce que ça donne en portugais, mais en français, il y a
donc une recherche d'effet. Pourquoi pas l'inquiétude ?

"Tranquille" est un mot qui existe bien. Il s'emploie au départ à
propos de la mer et insiste sur l'absence d'agitation, de
perturbation. Ce livre de l'intranquillité évoque donc peut-être
l'agitation.

On est bien plus dans le registre d'une certaine motricité, le
contraire du sommeil ou de l'endormissement, que dans un registre
psychologique. Nul souci, nulle angoisse évidente. Simplement, on
n'est pas dans l'immobilité béate.

Pourtant l'adjectif "tranquille" a quelques dérivés qui le
replacent dans le vocabulaire du souci. Tranquilliser quelqu'un,
c'est calmer son inquiétude. Et les "tranquillisants" sont des
médicaments qui contribuent à dissiper un état où l'agitation se
mêle à l'inquiétude.

"Quiet" existe, mais le mot est tout à fait hors d'usage dans la
langue courante. Inutile donc de réfléchir sur la nuance entre
quiet et tranquille.

Par contre "quiétude" s'emploie, même si c'est plus rare que
tranquillité. Le mot est plus fort et fait davantage référence à
un calme profond, moral.

La tranquillité d'esprit, c'est simplement qu'on ne s'en fait pas.
La quiétude va plus dans le sens d'un accord véritable entre
l'homme, sa conscience, son Dieu, la nature et patin-couffin (Cf.
sens religieux).

L'opposé, inquiétude, peut avoir ce sens spirituel (inquiétude
religieuse) mais son emploi est bien plus large, de même que
l'adjectif "inquiet".

Terminons la série avec "sérénité", serein, qui s'emploie d'abord
à propos d'un ciel pur, avant de s'appliquer à une âme sans nuage.
Là encore, un pas est franchi dans le sens de la spiritualité.