EFFET

Par: (pas credité)


Depuis la conférence climatique de Kyoto, on ne parle plus que
"d'effet de serre", sans trop savoir parfois ce qui se cache
là-dessous.

L'expression est à peu près synonyme d'une autre : "réchauffement
de la planète", parfois exprimée en anglais (mais ça tend à
disparaître) "global warming".

Qu'est ce que c'est que cet effet de serre ? En fait, il faut en
distinguer deux :

L'effet de serre naturel, qui explique la température à la surface
de la terre : 30% du rayonnement solaire est absorbé par notre planète.
On pourrait penser que les 70% sont réfléchis vers
l'espace par la surface de la terre. En fait, une partie de cette
chaleur est retenue autour de la terre.

Mais cet effet de serre naturel, dû à certains gaz qui
"accrochent" la chaleur (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, ozone)
est augmenté par des émissions de gaz dus essentiellement à
l'activité industrielle - ce qui inquiète les écologistes et
quelques autres.

L'expression, qui sonne bien comme un vrai concept scientifique,
avec cet écho de mystère et de sérieux qu'amène toujours la
science, est calquée sur d'autres - l'effet Larsen, par exemple.
On l'emploie spécialement en optique, en acoustique ou en
électricité pour désigner un phénomène qui se produit dans des
circonstances précises (et ça s'apparente bien souvent à la
physique amusante). La construction linguistique a plusieurs fois
été utilisée de façon satirique : l'effet Glapion d'Audiberti,
l'effet Yau de poêle de François Georges, pamphlet qui moque le
discours lacanien.

Le mot "effet", qui est de la même famille que "faire" a un
premier sens qui est grosso modo celui de "conséquence" : "Il n'y
a pas d'effet sans cause. Son discours a produit un effet
immédiat". Mais son sens glisse parfois vers celui d'impression :
ça a fait très bon effet, très mauvais effet, un effet boeuf. Avec
souvent l'idée que cette impression est un peu gonflée par rapport
à ce qu'on aurait pu attendre, en tout cas, qu'il y a là dedans
quelque chose d'un peu théâtral : "Avec son annonce, il a fait
son petit effet". Et dans le même sens, on a les "effets de
manche" (rhétorique de prétoire un peu lourde). Ou à l'inverse :
"et faisant allusion à son mariage devant tout le monde, tu lui as
coupé ses effets". Ou encore, dernier avatar du mot au cinéma, les
"effets spéciaux".