MASCULIN/FEMININ

Par: (pas credité)


La petite Josette a les yeux cernés - la petite Josette a des
cernes : pas de problème. La petite Josette a de "grands" cernes
et non de "grandes" cernes. Car il faut dire "un" cerne. Et la
faute est très fréquente.

Mais comme le mot s'emploie la plupart du temps au pluriel, son
genre - masculin ou féminin - passe inaperçu. Lorsqu'on dit "tu as
des cernes !", il n'y a aucun moyen de le savoir.

D'autres mots, employés uniquement au pluriel, sont aussi
mystérieux quant à leur genre :

- des vivres : masculin : les vivres seront-ils suffisants ?
- les ténèbres : féminin : les ténèbres sont profondes.

En fait, l'indicateur principal du genre d'un nom, c'est l'article
défini singulier :"le" ou "la". Au pluriel, "les" ne donne aucune
indication et, lorsque le nom commence par une voyelle, l'article
défini est "l'", aucune indication non plus !

Donc, il y a des incertitudes. On parle souvent de l'armistice
(quand on ne précise pas, on pense à celui du 11 novembre) mais on
dit "un" armistice compromis, "un" apanage enviable, "un"
astérisque pour signaler un mot, "une" autoroute pour relier Lyon
à Bordeaux, "un" antre terrible où se cache Polyphène.

Quelques raretés pour finir : des mots qui ont changé de genre au
cours des siècles :

La pamplemousse est devenu masculin mais jadis, on disait "un"
horloge, "un" entrecôte.

Et "alvéole" est en train de changer de genre : l'usage courant
aujourd'hui est féminin : "une" alvéole. Depuis peu d'années, les
dictionnaires ont entériné cette évolution, mais continuent de
mentionner le masculin comme genre d'origine.