LE TRÉMA

Par: (pas credité)


« Noël » dans quelques jours... Occasion de se réjouir, de se faire des cadeaux, mais aussi de réfléchir sur la langue et ses mystères : entre le boeuf et l’âne, il y a la place de penser. Ainsi le tréma de « Noël » - non pas « Nouel » ou « Noil », mais « No-ël », qui permet qu’on ne condense pas les deux voyelles « o » et « e », mais qu’on les dissimule, pour prononcer le mot en deux syllabes -ce qu’on appelle une « diérèse ».

Le tréma est un signe de ponctuation dont la Genèse est assez bien connue : il fut introduit en français en 1531 par Jacobus Sylvius, médecin grammairien.

On sait donc qu’il sert à distinguer, dans la prononciation, deux voyelles consécutives : « maïs » ou « Emmaüs ».

Sur quelles voyelles rencontre-t-on des trémas ? e, i, u. C’est rare sur le u, et le plus souvent dans des noms propres d’origine étrangère, hébraïques notamment : « Esaü, Saül ».

C’est sur le « i » que c’est le plus fréquent, quand on veut éviter que « oi » se prononce
« wa » : « astéroïde, spermatozoïde, phalloïde »... ou que « ai » se prononce « ai » : « Thaïs » ou que « oin » = « coin » : « coïncider ». Souvent il se trouve que ces deux voyelles se trouvent côte à côte, à la suite de la chute d’une consonne qui, auparavant (en ancien français ou en latin) les séparait : « nativus » donne « naïf ».

Parfois, le tréma ne sert pas seulement à distinguer des sons, mais à représenter un son particulier, comme le « yod », cette semi-consonne (ou demi-voyelle) qu’on trouve par exemple dans « faïence, glaïeul, baïonnette ».

Le piège le plus connu que nous tend le tréma porte sur sa place dans le groupe « üe ». Par exemple dans des mots comme « ciguë » ou « aiguë », le tréma sert à ce qu’on ne prononce pas « cigue », « aigue ». On aurait tendance à le mettre sur le « u », mais c’est une erreur : quand il s’agit de séparer deux voyelles, le tréma se met sur la deuxième : « ambiguë », « contiguë ». On se dit que c’est le « u » qu’on prononce, donc on met le tréma sur le « u », mais c’est faux.