CHOMEUR
Par: (pas credité)
On parle beaucoup, en ce moment, de révolte des chômeurs qui
s'organisent comme ils le peuvent, en association, comités, etc...
Un "chômeur", c'est quelqu'un qui est sans emploi, contre son gré,
qui a perdu son emploi, et n'en retrouve pas.
On a souvent utilisé, ces derniers temps, l'expression "demandeur
d'emploi", euphémisme qui sert à adoucir la réalité, ainsi qu'à
présenter le chômeur de façon active. On insiste sur le fait qu'il
demande un emploi, donc qu'il en cherche, donc qu'il est envisagé
qu'il pourra en trouver.
Alors que le mot de "chômeur" souligne ce
dont le chômeur est privé, et le présente plus comme une victime
d'une certaine situation sociale que comme acteur de sa vie.
Le mot "chômeur", dans son sens actuel n'apparaît que
relativement tardivement - en 1876 - et son usage social
correspond, bien sûr, à l'apparition de la Révolution
industrielle.
Mais le verbe "chômer" est très ancien. Il nous vient d'une
réalité rurale. En bas-latin, "cauma" signifie forte chaleur, et
"caumare" se reposer quand la chaleur est trop forte. A partir du
XIIIème siècle, on emploie, en ancien français, le verbe "chômer",
qui vient, bien sûr, de "caumare" pour signifier qu'on ne
travaille pas parce que ce jour est férié. L'Eglise, en effet,
interdisait qu'on travaillât durant les très nombreux jours
chômés. Il faut se souvenir qu'en ce temps-là, les vacances
n'existaient pas, et que l'organisation du travail était bien
différente de celle que l'on connaît aujourd'hui. En tout cas, si
l'on chômait, ce n'était pas parce que l'on était privé d'emploi.
Précisons enfin, qu'un jour "chômé" s'opposait à un jour "ouvré"
c'est-à-dire travaillé, qui a donné de nos jours l'expression
"jour ouvrable" - c'est-à-dire jour "travaillable", où l'on
"travaille" - et non où l'on "ouvre la boutique".