ATELIER
Par: (pas credité)
Conférence au théâtre de l’Atelier. Voilà qui remet à l’honneur ce théâtre et son nom -atelier- aux significations multiples. D’abord, pourquoi ce nom pour un théâtre ? Il évoque un travail collectif et modeste, de comédiens qui se considèrent un peu comme des élèves, en tout cas comme des artistes qui travaillent, tentent, apprennent sans cesse. Depuis longtemps, le mot a eu un sens particulier dans le domaine artistique : l’atelier d’un peintre représente l’endroit où il travaille : grande pièce, très claire, mais toujours exposée au Nord. Mais il représente également l’ensemble des élèves du peintre. Il fait alors référence à une époque, la Renaissance, et à un travail collectif et anonyme de la part des élèves qui travaillent sous la direction du Maître.
Le mot est, par ailleurs, assez en usage. Souvenez-vous de ces vacances de rêve que nous passâmes l’an dernier au Club Chèvre et Nature : on ne voyait pas les enfants de la journée : le matin, Emilie allait à l’atelier de percussions incas, l’après-midi, avec Quentin, c’était ravaudage de voiles et légendes locales. Quant à Josette et moi (plus Anne-Ingrid qui nous collait), on s’était trouvé des penchants communs à l’atelier « Retrouvons en nous l’art primitif ».
Atelier est donc un mot très actuel, et à la mode, qui implique : une activité en petits groupes, qui ressemble un peu à des « travaux dirigés » (il y a la plupart du temps un meneur de jeu, un animateur) ; ça s’emploie (dans ce sens) plutôt hors contexte scolaire.
Le sens de travail en petits groupes semble d’ailleurs l’emporter : on trouve le mot lié à des activités (parfois) plus sérieuses, en tout cas plus intellectuelles, et moins liées aux loisirs. Dans un congrès, ou un colloque, les ateliers rivalisent avec les commissions, sous-commissions, tables rondes...
L’étymologie est inattendue : le mot vient d’attelle = petit morceau de bois, puis par dérivation, tas de bois. Son premier sens a donc été celui de menuiserie, puis il a représenté tout lieu de travail artisanal.
Le mot a, aujourd’hui, gardé ce sens local, lié à l’artisanat : lieu où un artisan fabrique, répare, transforme. Ce peut être aussi une arrière-boutique, communiquant avec un lieu de vente qui a pignon sur rue. Mais le mot est lié au travail manuel : atelier de couture, de confection ; atelier de garage (chef de garage, etc.).
Sans quitter la production et le monde ouvrier, on utilise ce mot dans les usines. Mais il s’agit là des secteurs, des étapes de la production, et ça évoque alors des salles immenses où l’on effectue tel ou tel type de travail. Chez Renault, atelier de peinture, atelier tôlerie, etc.