HOCKEY

Par: (pas credité)


A l'heure de Nagano, comment le français traduit-il l'Olympique ? Certaines disciplines ont gardé bon an mal an l'accent de leurs origines, et il faut bien avouer que toutes ne sont pas françaises : le ski est norvégien, quant à bobsleigh et curling, on ne leur a pas encore trouvé d'équivalent. Mais est-ce bien nécessaire ? Acceptons comme les bons princes des neiges que nous sommes, des souvenirs d'exotisme. Ça nous sera compté dans notre futur paradis linguistique.

Et prenons par exemple le hockey, pour voir s'il est si coupable.
Selon Littré, le mot vient de l'anglais via l'ancien français " hocquet " = bâton, du fait que le jeu se joue avec une crosse. Nous serions donc dans un cas de figure semblable à tennis qui nous revient à partir de l'anglais.

Le but du jeu est d'envoyer une petite balle de forme aplatie, en cuir très dur, dans un but défendu par un gardien en la frappant à l'aide d'une crosse. Terme anglais pour désigner la balle : puck. Les commentateurs français disent palet le plus souvent, depuis que l'on a banni les termes anglo-saxons. (Dommage : puck aurait pu s'acclimater, moyennant une petite adaptation, et ça nous aura donné un petit côté Songe d'une Nuit d'Hiver). Palet n'est pas mal, certes, mais la brochure officielle des recommandations officielles pour les sports olympiques d'hiver prévoit qu'on traduira Kick the puck par donner un coup de patin sur le palet - ce qui est long, difficile et dangereux. Parfois " rondelle " (voir plus bas).

Le hockey sur glace possède un vocabulaire très particulier, dont l'origine est probablement le Canada francophone où l'on traduit beaucoup les termes anglais. Le Canada possède en effet une des meilleures équipes du monde et un championnat professionnel commun avec les Etats-Unis. On hérite donc quelques termes charmants du Québec :
" rondelle " : terme imagé qui désigne le palet en raison de sa forme.
" brassage " : bagarre partielle ou générale : le hockey est un sport violent et très éprouvant pour les nerfs. Il arrive fréquemment que les joueurs perdent leur sang-froid et la partie tourne en échauffourées. Les arbitres sanctionnent sévèrement les " brassages " pour éviter que les parties ne dégénèrent.
" blanchissage " : expression utilisée pour indiquer qu'un gardien n'a pas encaissé de but dans une partie. Le gardien est un joueur essentiel au hockey, il peut à lui seul faire gagner ou perdre un match. Très exposé, il dispose d'un équipement renforcé, et d'un masque qui le protège notamment du palet qui, frappé avec violence, pourrait le blesser au visage. Il est l'objet d'un vedettariat particulier, dont le blanchissage est un élément.
" mort subite " : quand les équipes sont à égalité, on joue une prolongation. Le match s'arrête dès qu'un but est marqué et l'équipe qui l'a marqué est déclarée vainqueur. C'est cette pratique qui est appelée " mort subite ". Cette pratique a été introduite en football, il y a quelques années, alors que jusque-là les prolongations étaient l'objet, comme les mi-temps, d'un temps fixe imparti. Le même nom (mort subite) a été utilisé mais on entend aussi l'expression " but en or " (traduction de goldem goal) pour désigner cette façon particulière d'achever un match. Nous verrons pendant la Coupe du monde quel usage va prévaloir…