ESCLAVE
Par: (pas credité)
Celui qui est sous la puissance absolue d'un maître.
Le mot vient du latin "slavus", qui désigne en fait les slaves (apparition en 1175) qui avaient été asservis dans leur grande majorité par les Byzantins et les Germains. Les esclaves sont donc en réalité des "slaves" asservis. Etymologie qui se retrouve dans plusieurs appellations : voir par exemple, à Venise, l'église des "sciavoni" : église des "slaves", décorée par Carpaccio.
Dérivés : esclavage, état de celui qui est esclave. Dans le monde moderne, l'esclavage fait particulièrement référence à l'asservissement de populations africaines noires transférés dans les colonies américaines (nord et sud) à des fins de travail dans les mines et les exploitations agricoles. Cf. la guerre de sécession (1861-1865) aux Etats-Unis entre les états "esclavagistes" (le sud principalement) et les états "abolitionnistes" (ou "anti-esclavagistes", le nord) qui aboutit à la suppression de l'esclavage. Voir aussi en France, les provinces d'Outre-mer, le combat de Toussaint-Louverture dès la période de la Révolution, puis l'abolition en 1848, à l'initiative de Victor Schoelcher (panthéonisé pour la circonstance).
Le mot latin "servus" qui désigne l'esclave dans l'Antiquité n'a pas du tout disparu puisqu'il a donné le "serf", qui occupe au Moyen-Age un statut d'individu dépendant de son seigneur et de la terre, dans le cadre de la féodalité. Le terme de "servage" peut être comparé et différencié de "esclavage".
La distinction est nette cependant : l'esclave est sous une domination absolue, alors que le serf n'est pas libre, mais dispose d'un statut plus ou moins reconnu; En d'autres termes, le terme a un sens juridique.
L'étymologie issue de "servus" persiste : le verbe "asservir", le substantif "servitude" attestent de la vitalité de cette étymologie.
On peut comparer les emplois de "esclavage" et de "servitude" : le premier désigne un état de dépendance absolue, le second un état de dépendance. Le terme "servitude" désigne même une situation juridique. On dit, par exemple, d'un propriétaire qui est obligé de laisser passer ses voisins le long d'un chemin qui traverse sa propriété, pour qu'ils puissent accéder à leur domicile, qu'il est astreint à une servitude. Il s'agit bien de l'idée de dépendance et non d'esclavage.
Au sens figuré : "être esclave de", c'est être très dépendant de, assujetti à, comme dans "être esclave de ses passions", "être esclave de son devoir" ou "traiter quelqu'un comme son esclave", etc.