TAXI

Par: (pas credité)


"Taxi", c'est le nom, bien simple d'un nouveau film qui sort
aujourd'hui sur les écrans français : dans sa brièveté, il fait un
excellent titre. Tout le monde sait ce que c'est qu'un taxi, et le
mot, comme la chose ne sont pas récents : on commence à parler de
taxi en France vers 1905, et l'on voit que les premiers sont déjà
des voitures automobiles : les fiacres n'ont jamais été des taxis.
Malgré l'origine grecque du mot, il faut rappeler que c'est un
emprunt à l'allemand taxameter (1890), qui a donné dans un premier
temps taxamètre (1901), puis taximètre et taxi.

Taxi est un préfixe qui vient du grec et signifie au départ
arrangement, et en particulier, calcul ou fixation d'un impôt. Il
n'a aucun rapport direct avec notre mot français taxe, mais il est
de la même famille que le latin taxare (qui a donné taxer). La
proximité de taxi et de taxe explique bien sûr le choix et le
succès du préfixe.

A l'origine du taxi, on a donc le taximètre, c'est-à-dire le
compteur qui va estimer le prix de la course par rapport à la
distance parcourue et au temps passé. C'est par métonymie que taxi
désigne aussi la voiture. Il peut désigner aussi le métier, mais
uniquement dans un français familier : je suis taxi, ou même je
fais le taxi. Cette dernière expression peut servir au figuré,
pour signifier qu'on raccompagne des gens chez eux, ou qu'on les
conduit quelque part. Mais le mot n'a pas de dérivé, et la
profession est simplement appelée chauffeur de taxi.

On est plus libre en Afrique francophone, puisque le mot taximan
est fréquent, alors même que ce mot n'existe nullement en anglais,
où l'on parle de taxi driver (cf. le film avec Robert De Niro).
C'est qu'en Afrique, le taxi est extrêmement productif pour
désigner non plus un moyen de transport individuel comme en
France, mais un transport collectif, qui parcourt souvent de
grandes distances, alors qu'en France, le taxi circule
essentiellement dans une même ville et ses environs immédiats.

Ainsi, on a le taxi-brousse, qui évoque bien l'Afrique, et qui
n'est pas du tout un mode de transport urbain. Et puis on accole à
taxi, toute sorte de précision pour désigner son aspect ou sa
fonction :
- taxibus (surtout au Congo ; il s'agit d'un minibus urbain).
- taxi bâché, taxi bagages, ou même taximbar qui juxtapose une
racine occidentale à un suffixe purement africain.
Quelques sens dérivés de taxi en français ? Il n'y en a pas
beaucoup :
- la taxi-girl, sorte d'entraîneuse de boîte de nuit, que l'on
paye pour danser, et qui donc fonctionne "au compteur". Mais ça
fait très années 60.
- taxi s'utilise parfois familièrement dans le sens de
prête-nom, lorsqu'on fait payer un ami avec qui l'on s'arrangera,
en rétribution d'un travail que l'on fait soi-même, mais pour
lequel on n'a pas le droit d'être payé.