SALACE ET LICENCIEUX
Par: (pas credité)
Fou des érotides, premier concours de poésie érotique.
Le mot, néologique, est fait pour être remarqué, en même temps qu'il est
fait pour sonner distingué, un peu précieux.
Il y a évidemment là un parti pris d'éviter le vulgaire, le pornographique
et de se placer, petit doigt en l'air, sur le terrain de la culture et de
la tradition littéraire.
Ne serait ce que le suffixe : ide cf. olympiade…
Il est vrai que si érotique est un adjectif qui se rapporte à l'amour et
dans la langue actuelle au désir et au plaisir sexuel, il a un passé
culturel et littéraire : les érotiques grecs : les écrivains et textes
érotiques de la Grèce ancienne.
Il y a bien d'autres mots pour évoquer indirectement qu'on parle de désir,
de ce qui à l'ordinaire doit rester tu.
Deux mots à la tradition ancienne : libertin et licencieux.
Libertin dérive bien sûr de libre. Il a développé, à partir du sens
d'origine d'affranchi, 2 séries de sens.
- Liberté de penser, notamment par rapport au dogme religieux.
Liberté de mœurs, ce qui conduit le mot à se rapporter à une certaine
littérature allusive, vaguement érotique, au 18°.
Licencieux est bâti sur la même idée, celle de liberté. Il s'applique aux
propos, aux écrits, aux plaisanteries, mais pas aux personnes. A peine
peut-on parler d'un comportement licencieux, mais guère d'un homme
licencieux.
Salace a été nettement plus vulgaire. Ce mot ne vient pas de sel
(=plaisanterie salée), mais de saltus :
Plaisanterie bondissante, qui saute par-dessus les convenances, et évoque
en même temps la saillie des éleveurs…plus distinguée…
Leste, de l'italien, évoque là aussi une certaine légèreté.
Et il y a un mot, vague litote à la mode, qui aujourd'hui évoque bien
l'allusion excitante qui fait un signe indirect sans montrer : c'est
coquin, utilisé notamment pour les films " roses " et la publicité des
collants.
La rime avec catin (et putain) y est sûrement pour quelque chose.