COUP D'ENVOI ET 400 COUPS

Par: (pas credité)


Ça y est ! On a sonné le coup d'envoi, et la Coupe du Monde est commencée.
Coup d'envoi : l'image est sportive, même si elle n'est pas absolument liée
au football, et qu'elle renverrait plutôt à un jeu qu'à un sport : (joli
coup !). Pourtant cette image du coup, très rencontrée ces jours derniers
est très souvent multipliée.

Coup double. "J'ai fini par téléphoner à la belle Hortense pour la
féliciter d'avoir eu des jumeaux. Et comme Henri était chez elle, j'en ai
profité pour le remercier du coup de pouce qu'il m'a donné dans l'affaire
Truchard". Coup double : une action : deux résultats.

De même faire d'une pierre deux coups, qui évoque le billard, ou tout au
moins l'image du ricochet. Ne cherchons pas l'origine du côté de la pierre
à fusil, ni autour d'aucune machine meurtrière. C'est la simple expérience
si réjouissante d'atteindre deux cibles en lançant une seule pierre.
Aujourd'hui, l'expression n'exprime aucune hostilité.

On peut multiplier le coup par trois, notamment dans le langage du théâtre :
les trois coups sont frappés juste avant le lever du rideau. On frappe
avec un poteau de bois sur un plancher pour annoncer le début de la pièce
et faire taire les spectateurs. La locution déborde largement et elle a, par
exemple, été beaucoup entendue lors des manifestations qui ont ouvert la
Coupe du Monde.

On a aussi les trois coups de cuiller à pot, expression ancienne
à l'origine obscure. Cela veut dire rapidement, de manière expéditive
A cause d'une façon goulue de vider un pot : A cause du surnom
du sabre d'abordage (la cuiller à pot), qui rendrait l'expression synonyme
de "en trois coups d'épée" ?…

Du sabre au revolver, on passe rapidement sur le six coups.
Et on arrive aux cent coups.
Etre aux cent coups = dans un état d'inquiétude extrême, en particulier
par manque d'information.
Rien à voir avec faire les 100 coups, alias faire les 119 coups, ou bien
plus fréquemment faire les 400 coups. Mener une vie un peu désordonnée,
s'amuser en faisant les fous, "faire la vie". Employé pour les jeunes ou
les enfants surtout, avec l'idée qu'on a légèrement passé les bornes, qu'on
a fait des choses que la morale ou la décence, ou simplement l'habitude
bourgeoise ne regarde pas sans sourciller. Se souvenir du film de
Truffaut… Le Prytanée menace, et ça finit dans une institution aux hauts
murs.