UNE, COUVERTURE, ETC.
Par: (pas credité)
La Coupe du monde, encore elle, a été l'événement médiatique en France. Rien d'étonnant, donc à ce que cette manifestation ait été largement couverte par la presse mondiale. Et le verbe couvrir s'utilise également dans un autre sens : " C'est Untel qui fait la couverture ". Sortons un peu de cette Coupe pour prendre un exemple plus féminin : Juliette Binoche fait la couverture de " Marie-Claire ", et Elisabeth Guigou celle de " L'Express ". Cela veut dire que l'on voit leur photo sur l'essentiel de la première page : la page de couverture. Dans le jargon journalistique de la presse magazine, on dira, elle fait la " couve ". La presse quotidienne induit plus le mot " Une " que le mot couverture.
Donc, dans les quotidiens, " on fait la Une ". Notons l'absence d'élision (pas l'une, la Une). C'est plus moderne qu'être à la Une qui évoque déjà une presse un peu ancienne. Ce hold-up spectaculaire a fait la Une de tous les journaux. Cela ne correspond pas toujours à une photo, mais à l'importance accordée à l'événement.
La mode qui entoure le monde médiatique a tendance à faire rentrer le jargon spécialisé dans un langage courant, même s'il est soumis à une certaine vogue. Ce langage peut changer assez vite : l'anglicisme cover-girl est déjà désuet ; on appelle plutôt top-models ces mannequins que l'on voit aux couvertures des magazines.
Mais, le mot couverture est ancré dans le langage journalistique et renvoie à plusieurs genres d'emplois, comme on l'a vu : assurer la couverture des événements, couvrir l'événement, c'est être présent, faire la chronique de ce qui se passe, voire l'analyse jour par jour, et parfois heure quand la situation est brûlante. La déontologie journalistique se pose donc la question : " Comment tel événement a-t-il été couvert ? ". Le verbe couvrir a d'autres sens figurés : couvrir quelqu'un, c'est le protéger, et cela se dit notamment lorsqu'un supérieur prend la responsabilité de quelque chose qui a été fait par celui qui était sous ses ordres.