LES SERPENTS DU FRANCAIS

Par: (pas credité)


Parlons d'animaux, et plus particulièrement de reptiles.
Les reptiles mal aimés rampent. C'est par rapport à cette racine
(ramper, reptation…) qu'il faut comprendre le mot reptile.

Commençons par la " vipère " à la sinistre réputation : elle représente à
la fois le danger qu'on ne voit pas (elle rampe, donc elle se cache) et
utilise l'arme des lâches : le poison, qui tue en l'absence de l'assassin.
Quant à la " vipère lubrique ", désobligeante, mais qui prête à sourire,
considérons-la simplement comme un intensif : une vipère en pire !

La langue de vipère est une autre image : celle de la médisance ou de la
calomnie : on dit du mal " dans "l e dos (ou " derrière " le dos, c'est
plus correct) des gens. Ainsi, on parle de propos " vipérins " ou d'une
personne " vipérine ". Pourquoi s'attacher ainsi à la langue de ces animaux
pourtant silencieux ? C'est que les serpents, dit-on, sortent leur langue,
et qu'elle est menaçante, même si ce sont, en fait, leurs crocs qui sont
réellement dangereux.

La " couleuvre " est bien plus inoffensive et le plus souvent associée à la
paresse : on est paresseux comme une couleuvre lorsque c'est un défaut
général ; il ne s'agit pas alors de " lézarder ", de faire le " lézard ",
autre image zoologique, mais beaucoup plus ponctuelle : on peut être très
travailleur et " lézarder " de temps à autre.

Les couleuvres s'avalent aussi parfois : avaler des couleuvres, c'est être
trop crédule ou faire semblant de l'être ; croire ou feindre de croire des
mensonges éhontés tout en faisant bonne figure. La couleuvre, alors, est
l'image du mensonge, c'est-à-dire de la parole tortueuse.

Le serpent de mer a un sens très différent, pour évoquer quelque chose dont
la réalité n'est jamais prouvée mais dont, périodiquement, on se demande si
ça existe bien. Comme par exemple, l'hypothétique monstre du Loch Ness, en
Ecosse, ou les soucoupes volantes qui nous survolent mystérieusement.