ACCESSOIRE

Par: (pas credité)


Le Salon de l'accessoire de mode a, au moins, ce mérite de poser une question
essentielle : "Qu'est-ce qu'un accessoire ?". "Qu'est-ce que l'accessoire ?".

Dans le cadre de ce Salon, il s'agit d'objets de mode qu'on ne considère pas
exactement comme de simples vêtements ; c'est de l'en plus : chaussures,
gants, ceintures, sacs ; essentiellement cuir et peaux, skaï et feutrine,
plutôt que tissu.

Mais au-delà de l'accessoire de mode, l'accessoire -en général- désigne le
plus souvent un objet pas très grand, mais surtout amovible. On l'apporte
lorsque l'essentiel est déjà en place comme une touche finale.

Dans le vocabulaire de l'automobile, par exemple, on parle, ou plutôt on a
parlé d'accessoires à propos de tous les détails qu'on peut adapter sur un
modèle pour le rendre plus performant, plus agréable, plus impressionnant,
etc. Pourquoi en a-t-on parlé ? Parce qu'aujourd'hui, on parlerait volontiers
d'option. Le sens des deux mots n'est pourtant pas équivalent : le choix
des options se décide souvent à l'achat ; "en option" s'oppose alors à
"en série".
Mais qu'importe, les mots ont leur mode, et l'accessoire pour
la voiture a un peu "rouillé". Etymologiquement, l'accessoire, c'est ce qu'on
rajoute. Le mot s'est très tôt spécialisé en théâtre : il s'agit des petits
éléments du décor (flambeaux, écritoire, table, etc.) et il est passé à la
peinture, à la photo, et, bien sûr, au cinéma : toutes les petites choses
dont on peut avoir besoin pour parachever un décor. Il faut un gars
débrouillard pour les trouver, l'accessoiriste qui règne sur le magasin des
accessoires.

Pourtant, on bascule vite dans le péjoratif, avec l'expression "remis au
magasin des accessoires" qu'on imagine facilement comme un bric à brac
hétéroclite et poussiéreux. La tournure s'emploie donc à propos d'une
personne, d'une chose, d'un style dont l'heure de gloire est derrière : ça
veut dire "passé de mode".