CASSEURS ET VANDALES

Par: (pas credité)


Les lycéens attirent les casseurs - pas toujours, mais ça s'est produit
récemment, lors des manifestations lycéennes. Les casseurs, c'est-à-dire
ceux qui cassent, qui -à la faveur d'une manifestation revendicative-
brisent des vitrines ou brûlent des voitures. Ce sont en général les fins
de manifestations qui sont les plus propices à ce qu'on considère souvent
comme des débordements " d'éléments incontrôlables " . Pour le coup, ça
s'est passé avant l'heure prévue pour le rassemblement, et ça montre bien
que casseurs et manifestants appartiennent à deux populations différentes.
Le terme de casseurs dans ce sens apparaît au début des années 70, et il
est même entériné par la loi dite anticasseurs (juin 70 - souvenez-vous
de la formule : les casseurs seront les payeurs).

Casseur est à peu près synonyme de vandale, si ce n'est que les vandales
ont une activité moins systématiquement collective, et moins liée à la vie
politique. Toutefois, casseurs et vandales saccagent ou détériorent des
biens, publics ou privés sans raison apparente, et de façon gratuite. La
gamme est assez étendue, depuis le noircissage des dents des belles filles
sur les affiches, jusqu'aux incendies volontaires, en passant par
l'arrachage des fleurs des jardins publics. Même si le pillage est parfois
au bout du chemin, la plupart de ces actes donnent l'impression d'une
violence gratuite, et ils expriment souvent, de façon brute leur colère et
leur frustration. Le vandalisme n'est donc pas sans signification.
C'est l'Abbé Grégoire, sous la Révolution, qui a répandu l'usage du mot
vandale, et de son corréla vandalisme, pour désigner et stigmatiser
l'attitude de certains révolutionnaires à l'égard du patrimoine artistique
et religieux. Le mot existait auparavant, mais avec le sens vague de
pillard, voleur, etc.

Mais, son origine est bien plus ancienne. Les vandales formaient un peuple,
souvent associé aux Goths, Ostrogoths, Wisigoths… tous ceux qu'on a
appelés les barbares et qui déferlèrent sur l'Europe du sud-ouest pour
mettre à sac l'Empire Romain décadent.
Pour les Romains, c'étaient déjà de vieilles connaissances : Pline puis
Marc-Aurèle ainsi que Tacite, en font mention. Venus des bords de la
Baltique, ils s'étaient installés en Dacie, avant de pousser vers la Gaule,
l'Italie, et l'Afrique du Nord…
Pourquoi cette réputation de déprédateur ? En 455, les vandales s'étaient
emparés de Rome, avaient pillé la ville, puis commencé à persécuter les
premiers Chrétiens.
Si le mot vandale reste aujourd'hui à la limite du langage familier,
vandalisme appartient surtout au jargon administratif : "des actes de
vandalisme ont été commis".