CHASSEUR

Par: (pas credité)


Et pour la Saint-Hubert ? On va parler des chasseurs, c'en est le saint
patron, puisqu'il partage avec Nemrod, et le malheureux Actéon, le
privilège d'être l'un des chasseurs les plus connus et les plus talentueux.
Tous les hommes, ceux-là, et la chasse restent une activité
particulièrement masculine, et partant, phallocratique. Conséquence
linguistique, chasseur n'a pas de féminin, ou peu s'en faut : chasseuse est
tout à fait hors d'usage (bien que le mot existe), et chasseresse est
réservé à un usage légendaire (Actéon encore, et cette chasse de malheur !
Le Diable, à l'époque, eût existé qu'il s'en tirait à meilleur compte).

Si chasseur n'a pas de féminin, il s'utilise comme adjectif, ce qui peut
donner des résultats bizarres : lapin chasseur. Non, ce n'est pas carnaval,
et ce n'est pas le lapin qui chasse, c'est le nom de la sauce.

Le verbe vient du lapin captiare, de la famille de capere - prendre, donc
de la famille de capter et de capturer en français. Et les mots de chasse
et chasser sont souvent utilisés au figuré, dans des expressions où il
s'agit de rechercher quelque chose ou quelqu'un. Parfois, en gardant le
souvenir de l'instinct meurtrier de la chasse proprement dite - chasse à
l'homme, chasse aux sorcières, au propre (à Salem) comme au figuré (avec le
sénateur McCarthy) - et les chasseurs de primes, genre Steve McQueen…
parfois de façon aussi passionnée mais plus pacifique : chasseurs de sons,
chasseurs d'images… L'expression se mettre en chasse d'ailleurs signifie
simplement commencer une recherche quelle qu'elle soit.

Enfin, l'expression chasser sur les terres de quelqu'un veut dire qu'on
lui fait concurrence sur un terrain qu'il considère comme lui appartenant -
une chasse gardée pour ainsi dire.