BALLON

Par: (pas credité)


Le ballon est encore à la mode aujourd'hui, comme le prouve l'engouement
pour la course autour du monde sans escale, dotée à la manière des romans
de Jules Verne, d'un prix d'un million de dollars, promis par la bière
Budweiser.

Ballon est donc bien le nom générique encore utilisé pour désigner ce genre
d'engins (enveloppe + nacelle) qui vole.
Au sens figuré, on a au moins une expression, "envoyer", "lancer", parfois même
"tenter un ballon d'essai", c'est-à-dire faire une manœuvre d'approche pour
sonder quelqu'un, évaluer ses dispositions par rapport à une idée, un
projet. Cette locution se comprend aisément si l'on se souvient que les
ballons ont depuis longtemps servi -et servent encore- à des expériences
scientifiques dans l'espace. En même temps, le ballon une fois lancé ne se
contrôle plus et ne se laisse pas ramener au sol à volonté. Un peu
d'histoire maintenant : si le principe du ballon fascine depuis longtemps,
il faut passer rapidement au-dessus de Gusmao, cet intrépide et malchanceux
prêtre brésilien et attendre le 5 juin 1783 pour voir le premier ballon
s'élever majestueusement avec Etienne et Joseph Montgolfier à bord. La
montgolfière était née (et en passant, n'oublions pas une acclamation
spéciale pour Joseph Montgolfier, inventeur prolifique et héros du langage
qui réussit à donner son patronyme à une invention, la montgolfière et son
prénom à un autre, le Joseph étant un papier chimique filtrant).

Petite typologie des appareils : on a donc le ballon "libre" et le ballon
"captif" (relié au sol par des câbles), mais on a aussi le "dirigeable" qui
possède le plus souvent un moteur et une hélice et de quoi se diriger. Le
plus connu d'entre eux, le Zeppelin, un type d'appareils plus qu'un modèle
unique, a survécu un certain temps à son inventeur, mort en 1917. Et tout
cela forme des "aérostats". On sait que durant une longue période, la
conquête du ciel a divisé les conquistadores entre les tenants du plus
léger que l'air et ceux du plus lourd que l'air. Si les derniers l'ont
emporté (et on sait bien, comme Bachelard que le progrès scientifique doit
tourner le dos au sentiment du bon sens), le plus léger que l'air a eu ses
heures de gloire et c'est tout le sens du mot "aérostat", qui tient dans
l'air, à quoi s'opposera, au début du siècle la logique de l'aéroplane :
qui repose sur l'air (grâce au plan de ses ailes) . L'utilisateur d'un
"aérostat" est donc un "aérostier" et le premier corps d'aérostiers (ou
"aérostatiers") fut créé militairement le 13 germinal, an II, par le comité
de Salut public et commandé par Coutelle à la bataille de Fleurus (1794),
lui-même à bord de l'Entreprenant. Mais le Monde d'il y a quelques jours
utilisait encore ce terme d'"aérostier". Le terme "aérostat" a été concurrencé
par l'"aéronef" qui a donné naissance à l'"aéronautique". Et ce dernier mot a
largement débordé l'univers du plus léger que l'air.